Il y a deux ans, le président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, donnait une conférence à l’école de journalisme de Science-po (plein de merde). Si les faux-culs volaient, lui et son compère le ministricule des Affaires Étrangères atteindraient Mac2.

En hors d’œuvre, et je ne reparlerai plus jamais de Jean-Noël Barrot, ce minus habens qui joue les matamores face à la Russie, mais se couche devant l’Algérie, j’ai retenu une phrase extraite de son « Grand rendez-vous » sur Europe 1, qui synthétise la veulerie de la macronie et de tous les charognards qui se réjouissent de la disparition de la première chaîne de la TNT : « L’Arcom n’a pas fermé C8, elle a décidé de retirer l’accès à la fréquence de C8, c’est-à-dire l’accès au domaine public hertzien de l’État. » Et l’État, c’est qui ? Hé bien apparemment pas les millions de braves gens qui se branchent tous les jours sur C8.
Pour ceux que l’argument n’aurait pas pleinement convaincus, le nouveau président de l’Arcom, Martin Adjari, autre nain de « basse » cour, volait au secours de son collègue en abjection, en précisant que « l’audience ne crée pas un droit à être reconduit. Si le Parlement l’avait voulu, il aurait prévu un seuil au-dessus duquel une fréquence ne pourrait être retirée à une chaîne. Les fréquences sont publiques, ce n’est pas un droit... Dans le cas de C8, Il y a eu un appel à candidatures, et l’Arcom a choisi les candidats qui répondaient le mieux au cahier des charges » ! Ce n’est donc pas une punition, mais simplement le choix assumé et objectif d’une « autorité » indépendante qui n’a pour objet que l’intérêt des Français, dans le respect de la liberté d’expression… Ben voyons ! Quand on découvre, mais ce n’est qu’une coïncidence, que le remplaçant de C8 est un « proche » de Macronain. La nouvelle chaîne ne pourra pas émettre avant septembre, au lieu de mars, et avec seulement une cinquantaine de collaborateurs au lieu de la centaine promise dans le dossier de candidature, mais bon, on ne va pas chipoter pour ces détails. Merci Macron, merci Macron, quel plaisir de travailler pour vous, on est heureux comme des fous (les Charlots).
Mais venons-en au plat principal, la conférence de plus d’une heure, visible sur le net, du Maistre faux-cul.
La plaidoirie du procureur dédié aux seuls médias Bolloré commence par un constat d’une pertinence qui laisse béat d’admiration : « la radicalisation du débat public, fortement exacerbée par les réseaux sociaux conduit à des expressions d’intolérance de plus en plus vives… si on suivait l’ensemble des alertes qui nous sont transmises quotidiennement, il n’y aurait plus de radio, plus de télé… Un humoriste de France Inter ne vous plait pas le matin parce qu’il fait une mauvaise blague… L’Arcom, garante de la liberté d’expression, ne va quand même pas se mobiliser chaque fois qu’un signalement s’en prend à la première radio de France, pour des peccadilles, tout de même » (et puis elle n’a pas le temps, elle est trop occupée avec les incessants dérapages toxiques de C8 et Cnews). Et le Maistre des basses œuvres d’enfoncer le clou : « il faut être très vigilant, on ne protège jamais assez la liberté d’expression. » Un peu plus loin le Maistre en liberté d’expression de refaire l’historique de la privatisation des radios, puis de la 1ère chaîne, l’apparition de la TNT, et la nécessité impérieuse de « réguler » (non, en France, on ne censure pas, comme le prétendent les complotistes qu’on se voit contraint, la mort dans l’âme, de réguler !). Et quel exemple plus probant pour illustrer la nécessité de « régulation » que Cnews, la chaîne des fachos du PAF ? Le Maistre explique alors à des étudiants abrutis par le wokisme ambiant que l’Arcom n’a jusqu’alors pas réussi à coincer Cnews, parce que la chaîne est assez maligne pour respecter la lettre des obligations édictées par la loi, lesquelles ne concernent que le temps de parole des politiques, pas celui des journalistes et des animateurs, tous de droite et d’extrême-droite. Cnews respecte formellement la loi, et donc, on ne peut rien jusqu’à l’échéance de l’autorisation d’émettre, qui arrivera heureusement bientôt, fin 2025. Alors l’ARCOM pourra enfin agir et faire respecter la liberté d’expression chérie.
Voilà où nous en sommes dans le pays de la liberté de penser ce qu’on vous intime de penser ! Sauf que, lorsqu’après C8, ce sera Cnews qui fermera, l’ARCOM, ayant accompli sa mission, ne sera plus d’aucune utilité… et alors, ses nombreux employés – environ 400 au dernier recensement – seront invités à leur tour à pointer au chômage, comme leurs victimes. Quant au contribuable Français, il récupèrera les 50 millions annuels que coûte cet organisme éminemment dispensable.