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Ah ce qu’on est bien quand on est la victime !

, par  NEMO , popularité : 7%
NJ-Ile de France
publié le 29 mai 2020

Merci Camélia ! Grâce à toi, on peut enfin parler d’autre chose que du Corona.

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Ça y est : la pandémie est en train de s’éteindre gentiment. Il est temps de revenir aux affaires, et l’affaire des affaires, celle qui mobilise depuis des dizaines d’années tout ce que la France compte de penseurs progressistes (c’est un pléonasme), c’est le sort atroce des habitants des cités, enfin, pas de tous les habitants, essentiellement ceux venus du Maghreb, et accessoirement d’Afrique sub-saharienne, pour être précis – les autres, ce qui reste de souchiens n’ayant pas les moyens de s’exfiltrer, bof... Je n’aurais pas écrit une ligne de commentaire sur les propos tenus par une certaine Camélia Jordana, artiste paraît-il d’un talent certain (sinon jamais Ruquier ne l’aurait invitée - non, je rigole), si ceux-ci n’étaient pas le reflet d’une France qui est en train de se décomposer, sans espoir de redressement.

Camélia Jordana est l’exemple parfait de la « désassimilation », voire de la « désintégration » des populations françaises d’origine maghrébine (cela vaut surtout pour les algériens, qui sont bien plus liés à la France que les marocains ou les tunisiens) : âgée aujourd’hui de moins de 30 ans, elle est de la troisième génération des algériens venus en France dans les années 50. Des grands parents bien intégrés, même si le grand père a joué un rôle local de référent FLN pendant la guerre d’Algérie (mais avait-il le choix ? la réponse se trouve peut-être dans la constatation que la famille n’est pas repartie « reconstruire » l’Algérie à l’indépendance) ; des parents aisés, le père chef d’entreprise, la mère coach en développement personnel. Elle-même suit des études littéraires, apprend le piano, prend des cours de théâtre. Exactement le sort d’une petite française issue d’un milieu bourgeois, sauf qu’une petite « souchienne » ne bénéficie pas de « discrimination positive ». Je ne mettrai pas ma main au feu qu’elle se soit rendue une seule fois dans sa vie dans une de ces cités où elle ne se sentirait pas en sécurité à cause de ses cheveux frisés. Que serait-elle allée y faire, d’ailleurs, maquillée, en jupe et hauts talons ? Je ne jurerais pas non plus qu’elle ait été une seule fois molestée par la police, voire même qu’elle ait subi un seul contrôle d’identité, sinon pour se faire gentiment draguer. Alors pourquoi cette sortie ridicule sur les « massacres », rien que ça, que les policiers commettraient sur les travailleurs maghrébins (elle inclut aussi les noirs, mais c’est sans conviction et pour ne pas faire trop communautaire ) ?

Hé bien je vais peut-être vous surprendre : si une « française » d’origine algérienne ne se sent pas en sécurité en France, c’est parce que nous, français, lui avons mis dans la tête que nous ne valons pas la corde pour nous pendre. Est-ce la faute de Camélia si nous passons notre temps à nous repentir du mal largement fantasmé que nous aurions causé au Maghreb ? Comment pourrait-elle nous aimer quand nos livres d’histoire apprennent aux enfants et petits enfants d’algériens installés en France que nous avons été très méchants avec leurs ancêtres. Que voulez-vous qu’elle pense quand on lui affirme que les français ont tué 45.000 arabes à Sétif ou que la guerre d’Algérie a fait 1.500.000 martyrs, chiffres totalement fantaisistes colportés non seulement en Algérie, qui y trouve son intérêt, mais aussi par nos propres intellectuels de gauche (encore un pléonasme) qui ne ratent pas une occasion de cracher sur leur pays ; quand notre propre président parle de « génocide » en Algérie – ce que la démographie récuse indiscutablement ? Nous absolvons systématiquement les comportements délictueux ou criminels des allogènes au nom de l’excuse de victimisation, et nous nous étonnons qu’ils se croient tout permis... Nous ne voyons dans les « arabo-musulmans » qu’une communauté de victimes » de laquelle on ne doit rien exiger, qu’il n’est par conséquent ni possible ni souhaitable de les faire participer à notre destin national, quoi qu’il arrive et quel que soit le temps passé. Alors, comme les maghrébins sont trop nombreux pour qu’on envisage leur remigration, on les parque, en attendant le déluge, dans des cités où ils peuvent tranquillement appliquer leur propre loi, à l’abri et non sous la menace de la police française, qui se garde bien de les « massacrer », n’en déplaise à madame Jordana.

Ce que je vois à travers les propos inconséquents sur la police tenus par cette très jolie fleur (mais ça pourrait être sur autre chose, la police n’est qu’un prétexte), c’est surtout le dépit de la petite fille d’une famille de maghrébins qui, après 70 ans de présence en France, se rend compte qu’elle est moins française que ses grands-parents (qui déjà ne l’étaient pas vraiment), mais qu’elle n’est pas non plus algérienne... Alors quand une Camélia Jordana, que l’on croirait parfaitement intégrée, parfaitement française, dit ce qu’elle dit, pense ce qu’elle pense, ressent ce qu’elle ressent (pourquoi ne serait-elle pas sincère ?) comment voulez-vous pacifier des cités dans lesquelles des jeunes ne se sentent pas français, mais se rendent compte, parce qu’ils ne sont pas plus idiots que cela, qu’ils ne sont pas autre chose non plus ? Comment voulez-vous qu’on évite l’explosion nucléaire ?