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Sécurité à Marseille : les municipales sont déjà lancées

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

POLITIQUE - Il faut croire que la mise en garde de Manuel Valls ne suffit pas. Avant une énième visite à Marseille, au milieu du mois d’août, le ministre de l’Intérieur avait appelé les élus locaux à un peu de retenue face au déferlement de violence dans la cité phocéenne. "Chacun doit être responsable", lançait-alors le premier flic de France à l’adresse des responsables politiques locaux. Pour lui, le risque était d’autant plus grand que se profilent des échéances électorales. "Il ne faut pas participer à quelques mois des élections municipales à une surenchère qui n’a aucun sens", exhortait-il.

Mais à six mois du scrutin, il est de moins en moins aisé pour les protagonistes de retenir leurs coups. D’autant qu’à gauche, la course à la candidature bat son plein avec une primaire qui approche à grands pas : le premier tour qui départagera les six aspirants est programmé le 13 octobre prochain. Entre la ministre Marie-Arlette Carlotti, le président de la communauté urbaine Eugène Caselli, la sénatrice Samia Ghali, les députés Henri Jibrayel et Patrick Mennucci et enfin le conseiller général Christophe Masse, c’est à celui qui réagira le plus vite et bien souvent le plus fort à chaque fait divers.

Une candidate à l’investiture PS réclame l’armée

La question de la sécurité est en effet plus que jamais un thème central de cette campagne et l’actualité macabre donne malheureusement très souvent aux candidats l’occasion de se démarquer. C’était le cas encore ce jeudi avec l’histoire de la "vrai-fausse" prise d’otage dans un hôpital et deux nouveaux morts par balle (un à la Ciotat et un autre dans le XIIIe arrondissement qui est le fils de José Anigo, directeur sportif de l’OM).

Dans ce concert de protestations et ce concours-lépine de solutions, c’est Samia Ghali qui tape le plus fort. "Moi je ne suis pas dans le déni, je dis les choses comme je le pense", assure la sénatrice socialiste. Le remède qu’elle propose est radical : en appeler à l’armée pour éradiquer la violence. Un an après en avoir émis le souhait de faire venir les militaires dans les cités, elle le demande aujourd’hui dans les hôpitaux. "On l’a bien fait dans les gares, les aéroports", déclare-t-elle à 20 Minutes.

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A chaque fois, la sénatrice s’attire les foudres de ses camarades et adversaires qui l’appellent à ne pas "surréagir". "Ce serait mettre le doigt dans un engrenage périlleux, risquer de faire couler le sang", répond Patrick Mennucci. Le député s’en prend également à son rival Eugène Caselli qui demande le placement de toute la ville en Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP). "C’est un slogan simpliste", tacle-t-il.

Gaudin cible unanime de la gauche

S’ils s’écharpent entre eux sur les solutions à apporter, les Socialistes ont leur cible commune : le maire sortant, UMP, Jean-Claude Gaudin. Bien qu’il ne se soit pas encore officiellement déclaré pour un quatrième mandat, il est déjà en campagne et sa candidature n’est plus qu’un secret de polichinelle. Dans un livre qu’il vient de publier, Patrick Mennucci pointe un homme "sans grandes convictions" à la "gestion assoupie" et qui "méconnaît les dossiers".

Réponse du sortant à toutes les piques dont il est l’objet : "Les attaques du Parti Socialiste décuplent mon ardeur", lançait-il récemment dans Le Figaro. Et plus directement à Patrick Mennucci : "Il est en campagne électorale, il dit n’importe quoi. Il ferait mieux de demander à ses amis du gouvernement des effectifs de police supplémentaires pour Marseille", tacle l’homme de droite.

Car c’est l’autre polémique du moment : elle se concentre sur les renforts de forces de l’ordre dans la cité phocéenne. Alors que Jean-Marc Ayrault vient d’annoncer l’arrivée de quelques dizaines d’hommes supplémentaires, Jean-Claude Gaudin a piqué une colère en découvrant le sort réservé à... Lille. Martine Aubry a en effet annoncé que 197 personnes supplémentaires avaient été affectées dans sa ville par la place Beauvau.

Ce qui ne plaît pas à l’édile phocéen : "Malgré les promesses du ministre de l’Intérieur, les renforts annoncés pour Marseille sont très inférieurs à ceux de Lille. Au nom des Marseillais, je ne peux accepter cette décision partisane. Le gouvernement méprise Marseille", écrit-il dans un communiqué. De quoi donner une tournure nationale au débat.

Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, vient prêter main forte à son voisin sur Twitter.

Gaudin et Carlotti appellent au calme

Pour Martine Aubry, cette passe d’armes n’a qu’une raison, les municipales. "Monsieur Gaudin se livre à une polémique politicienne. Les élections municipales qui approchent ne justifient en rien des propos politiciens qui n’honorent pas ceux qui les tiennent", dénonce l’ancienne patronne du Parti Socialiste.

Quant à la ministre Marie-Arlette Carlotti, elle aimerait se placer au-dessus de la mêlée, jugeant toutes ces passes d’armes "indignes de la situation que vit Marseille". Quitte à participer elle-même à la polémique, elle appelle "les élus locaux à ne pas s’envoyer des invectives, à ne pas se renvoyer la balle". Conscient qu’il a aussi à gagner à jouer les rassembleurs, Jean-Claude Gaudin souhaite mettre tous les acteurs autour de la table. Il en a fait l’annonce sur Twitter.

Aucune date n’est pour l’heure arrêtée pour ce tour de table. Seule certitude, le feuilleton est loin d’être terminé : le scrutin n’aura lieu qu’en mars 2014.

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