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Pourquoi il faut supprimer le droit du sol

, par  Ivan Rioufol , popularité : 7%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Mayotte, submergée par l’immigration clandestine, est au bord de l’explosion sociale. Depuis deux semaines, les manifestations se succèdent dans ce 101e département français, confronté à une insécurité grandissante. Ce mercredi, 3000 personnes ont défilé à Mamoudzou pour une opération "île morte". Hier, les parlementaires, les maires et les élus départementaux ont indiqué rejoindre le mouvement "contre l’insécurité et pour le développement de Mayotte". Sur place depuis lundi, le président LR, Laurent Wauquiez, compte faire de cette situation "le symbole de la lutte contre l’insécurité et l’immigration irrégulière". "Si on n’est pas capable de réguler l’immigration, on ne le fera pas ailleurs", a-t-il déclaré. Wauquiez réclame de supprimer le droit du sol à Mayotte, et de revenir également sur le regroupement familial. Il explique : "Quand un enfant nait à Mayotte de parents clandestins on ne peut pas aboutir à l’octroi de la nationalité française". De fait, de nombreuses femmes venues des Comores voisines choisissent d’accoucher sur ce territoire français pour que l’enfant bénéficie des lois sur l’accès quasi-automatique à la nationalité (à partir de 13 ans) puis du droit à faire venir le reste de la famille. Déjà en 2007, François Bayrou, alors candidat UDF, et François Baroin, ministre de l’Outre-mer, avaient défendu cette remise en question du droit du sol pour Mayotte et pour la Guyane. Mais pourquoi s’arrêter à ces cas particuliers ?

Wauquiez montrerait son audace s’il osait aller plus loin, en réclamant la généralisation de l’abandon du droit du sol, qui n’a pas à être érigé en tabou. Ce vieux principe a notamment pu permettre à la monarchie et à la république de renforcer leurs armées. Toutefois, il n’est plus compatible avec une immigration de masse dont les faits montrent qu’elle ne s’identifie plus à la nation millénaire, sinon pour ses générosités matérielles. Dans mon essai sur La fracture identitaire (Fayard, 2007), je citais l’essayiste Malika Sorel, pour qui le droit du sol est à la source des violences des jeunes des cités, car elle les affuble d’une identité qu’ils n’ont pas choisie. Selon elle, "la France leur intime l’ordre d’endosser une identité qu’ils ont la plupart du temps le plus grand mal à assumer (…) Le droit du sol représente un cadeau empoisonné pour ceux qui le reçoivent et une bombe à retardement pour la France qui le leur impose". Pour ma part, mon opinion est restée la même : j’estime qu’il est urgent d’en finir avec le droit du sol, pour lui préférer le droit de la volonté (le jus voluntatis, un temps retenu par la révolution française). La République n’a pas à rougir de demander allégeance à ceux qui veulent partager son destin. Relire Renan : "Une nation est une grande solidarité (…) ; elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent à un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune (…), un plébiscite de tous les jours".

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...