Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Oui je vote(rai) peut-être...

, popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Plus de 40 millions d’électeurs sont appelés à élire leurs conseillers municipaux et conseillers communautaires les 23 et 30 mars prochains dans le cadre des élections municipales. Face aux pronostics d’une vague abstentionniste, le gouvernement vient de lancer une campagne de communication multimédia (TV, Radio, Web) destinée à inciter les électeurs à se rendre aux urnes.

Baptisé "Oui je vote", le site internet dédié à la campagne se veut un espace ludique d’information sur les différentes modalités de cette élection (mode de scrutin, mandat, parité, procuration). Selon le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, les modifications introduites par la loi du 17 mai 2013 relative à l’élection des conseillers départementaux, municipaux et communautaires "peuvent perturber la vie des électeurs. C’est la responsabilité de l’Etat d’informer les citoyens".

Au-delà de la visée pédagogique, cette offensive promotionnelle intervient dans un contexte de défiance vis-à-vis de l’action du gouvernement. Plus de huit français sur dix déclarent ainsi être mécontents de la politique économique et sociale menée par le gouvernement et ils sont à peine 20% à accorder leur confiance au chef de l’Etat. Même les sympathisants de gauche (PS, Front de gauche, EELV) manifestent un enthousiasme plus circonspect à l’égard du pouvoir. Contrairement à la précédente législature, l’Etat a choisi d’investir lourdement (1,8 million d’euros) pour tenter d’infléchir la courbe de l’abstention qui n’a cessé de progresser sous la Ve République. Depuis 1959, elle a cru de 10 points. En 2008, un nouveau record a été établi avec plus d’un tiers des inscrits qui ne s’étaient pas déplacés.

Abstention : la peur bleue du PS

Ainsi, bien que 68% des Français affirment qu’ils se prononceront exclusivement sur les enjeux locaux, le parti socialiste redoute de plus en plus un vote-sanction. Si Harlem Désir évoquait début février un "scrutin de conquête", l’optimisme des responsables socialistes s’est progressivement estompé ces dernières semaines.

Le porte-parole du parti socialiste, Eduardo Rihan Cypel a d’ailleurs parfaitement résumé l’inquiétude du PS. "Nos électeurs ne vont pas se mettre à voter à droite. En revanche, le vrai danger qui menace notre camp, c’est l’abstention". Une situation préoccupante qui en rappelle une autre pour le Député de la 6e circonscription de l’Essonne Jérôme Guedj : "Contrairement à 1992-1993, je ressens plus de la résignation que de la colère, mais sur le fond c’est aussi dévastateur car cela peut conduire à l’abstention des électeurs de gauche".

Pour Céline Braconnier, professeur de Science politique à l’université de Cergy et spécialiste des comportements électoraux, la menace d’une désertion du "peuple de gauche" est bien réelle. "Traditionnellement, les électeurs de la majorité en place sont plus difficiles à mobiliser". S’il veut continuer à gagner des villes, le parti socialiste sait qu’il doit entreprendre un effort de mobilisation supérieur à celui de ses principaux concurrents (UMP/FN).

De ce fait, localement, les candidats multiplient les stratagèmes pour sensibiliser leurs administrés à ce scrutin. Sur son site "Anne Hidalgo, Paris qui ose", la candidate socialiste interroge les Parisiens "Et vous, vous faites quoi le 23 mars ?". Sébastien Pietrasanta, le maire socialiste d’Asnières-sur-Seine a décidé d’aller plus loin. Il a fait diffuser dans les boites aux lettres une bande dessinée de 12 pages pour raconter "l’histoire de la ville et ses enjeux". Une manière d’informer les électeurs quant aux enjeux de la commune.

A travers ces incitations, le PS entend mobiliser en priorité l’électorat jeune, sociologiquement plus à gauche mais parallèlement plus enclin à s’abstenir. En 2008, 52% des 18-24 ans n’avaient pas voté [6]. D’où la multiplication de messages ciblés sur les réseaux sociaux "Voter, c’est tweeter en vrai" ou encore "Vous aimez Liker ? Votez". Avec cette nouvelle campagne 2.0, le gouvernement espère clairement faire d’une pierre deux coups. D’une part, faire reculer l’abstention qui constitue un facteur discréditant pour nos élus locaux. D’autre part, faire en sorte que "le peuple de gauche" se mobilise et éviter au PS une déroute électorale.

Billet précédemment publié sur le blog de la Fondapol, la Fondation pour l’innovation politique.



2014-02-05-MaquetteRegardsCroisssurleHuffBannireenbasdestribunesdexperts.jpg



Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.

Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.



Voir en ligne : http://www.huffingtonpost.fr/mathie...