Quoi de plus ignoble que des voyous détroussant des blessés et des cadavres ? C’est pourtant ce qui se « serait » passé après le tragique accident de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet dernier. Lors du tremblement de terre de 1992 à Los Angeles, on avait connu pareilles horreurs ; mais là-bas, la Garde nationale avait tiré à vue. Mais nous ne sommes pas aux USA, pays qui, en la matière, a su maintenir un certain savoir-vivre…
Ici, à Brétigny, alors que, devant l’ampleur de la catastrophe, pompiers, ambulanciers et forces de l’ordre faisaient tout pour sauver ce qui pouvait l’être encore, des barbares « seraient » venus faire leur marché sur les lieux du drame. On dit « seraient » car, aussitôt, le gouvernement a nié ou minimisé les faits. En fait, à en croire lepoint.fr, c’est « sont » plutôt que « seraient » qu’il conviendrait d’écrire.
Ainsi, Jean-Michel Décugis et Aziz Zemouri (excellent reporter, transfuge du Figaro Magazine qui l’a malheureusement laissé échapper), les deux journalistes en question viennent-ils de lever un lièvre aussi gros qu’un mammouth, forts du rapport de la DCCRS (Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité), assez opportunément tombé en leurs mains.
Inutile de commenter, citons : « À leur arrivée, les effectifs de la CRS 37 devaient repousser des individus, venus des quartiers voisins, qui gênaient la progression des véhicules de secours en leur jetant des projectiles. » Puis : « Certains de ces fauteurs de troubles avaient réussi à s’emparer d’effets personnels éparpillés sur le sol ou sur les victimes… »
Une fois traduit du langage administratif dans la langue de Molière, cela veut bel et bien dire que les charognards étaient à l’œuvre. Pourtant, les autorités compétentes paraissent avoir vu la chose avec d’autres lunettes… Et nos édiles de monter à l’assaut des journaux télévisés pour nous assurer que de tout cela, rien ne s’était passé. Frédéric Cuvillier, ministre des Transports sur i>Télé : « Pas de victimes dépouillées, seulement peut-être quelques actes isolés et de pompiers qui, par petits groupes, ont été accueillis de façon un peu rude… » Plus jésuite encore, Ghyslain Chatel, sous-préfet d’Étampes, assurant que « les secours n’ont pas fait l’objet de jets de projectiles, à l’exception d’un camion de pompiers qui pourrait avoir été visé mais pas touché… » Criminels donc, mais maladroits de surcroît… À quand un stage de lancer de pierres financé par l’argent du contribuable ?
En attendant, nos deux journalistes anticipent la tourmente à venir : « Nos révélations ne vont pas manquer de relancer la polémique ! » Sans blague… Pourtant, ils ne montent pas au combat sans quelques munitions : « Dès vendredi, le syndicat de police Alliance avait fait état de scènes de pillage avec un groupes de jeunes qui “aurait dépouillé les victimes et notamment les premiers cadavres”. Des déclarations démenties avec virulence par de nombreux responsables socialistes ou ministres du gouvernement. Le syndicat avait alors quelque peu fait machine arrière. Aujourd’hui, la synthèse de la DCCRS, même si elle ne mentionne pas le terme de cadavre, ni celui de pillage, semble bel et bien donner raison au syndicat. »
Inutile de s’aventurer d’avantage dans le débat sémantique, un fait étant désormais avéré : alors que des hommes et des femmes agonisaient sur une voie ferrée, des infra-humains ont cru bon de leur faire les poches, empêchant au passage les forces de l’ordre de venir leur prêter main-forte.
Et dans la foulée, l’État nous a menti. Et quand l’État ment, de quoi peut-il s’agir, si ce n’est d’un mensonge d’État ? Les sondages relatifs aux prochaines élections, municipales, européennes et régionales, doivent être bien sombres pour que le gouvernement en soit réduit à de si nulles et ineptes manipulations.
Oui, ils ont détroussé des cadavres à Brétigny !
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