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Nouvelle occasion manquée pour le Front

, par  Alain Dumait , popularité : 8%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Fin 2012, le Front National a raté le coche de la « manif pour tous ». La mobilisation contre le mariage homosexuel s’est faite sans lui. Le thème de la défense des valeurs familiales lui serait pourtant allé comme un gant. Une occasion manquée l’élargir son champs d’influence sur une large partie de la droite. Pour la raison que certains des dirigeants de ce parti était toujours obnubilée par cette billevesée de « ni droite, ni gauche ». Et parce qu’il ne fallait pas, parait-il, heurter le lobby homosexuel…

Début 2016, le Front National affiche son opposition à la loi travail dite « El Khomri ». Ce qui n’est pas très original, puisque aucun parti politique ne l’approuve, même pas le premier secrétaire du Parti socialiste !…

La communication du gouvernement sur ce projet de réforme des relations du travail étant une nouvelle fois calamiteuse, l’opinion ne le soutient pas. Les appareils syndicaux, pourtant stipendiés, à l’exception notable de la CFDT, résolument réformiste, se « mobilisent », ce qui, en bon français, signifie grèves, défilés, blocages, débordements, violences, et champs libre ouvert aux casseurs, venus de toute l’Europe, à la première explosion d’une grenade lacrymogène.

Le gouvernement, qui dispose d’environ 30 000 hommes spécialistes du maintien de l’ordre (Gendarmes mobiles et CRS), sans compter les effectifs « ordinaires » de police et de gendarmerie (encore 200 000 hommes), joue la montre, c’est à dire le pourrissement de la contestation. Les ordres viennent de l’Elysée : d’abord, surtout pas de bavure ! et ne jamais oublier que les frondeurs, et même l’ultra-gauche, peuvent constituer une réserve de voix au deuxième tour de la prochaine présidentielle… Bernard Cazeneuve ne doit donc pas se prendre pour Jules Moch !

François Hollande ne veut pas reculer ; les manifs violentes continuent ; le désordre social prend de l’ampleur. Les syndicats de police décident de manifester à leur tour. Leur hiérarchie les autorisent à le faire Place de la République, haut lieu de la chienlit symbolisée par la happening de « Nuit debout ». Voiture de police brulée et son chauffeur attaqué à coup de barre de fer, en direct à la télé. images reprises en boucle par les réseaux sociaux.

Florian Philippot, officiellement n°2 du FN, déclare qu’il approuve les manifestations. La dénonciation des casseurs ne vient qu’ensuite. Son propos, insipide, n’est même pas relevé. Le sur-lendemain Marine Le Pen, pour reprendre la main médiatique, demande la démission du ministre de l’intérieur. Un classique des disputes politiciennes…

Comme si, à la tête de ce parti, personne n’avait compris qu’il y avait-là une occasion exceptionnelle à saisir : en dénonçant le désordre social, en apparaissant comme le parti de l’ordre, face à ce désordre. Et en proposant les mesures concrètes attendues par une majorité de Français : interdiction effective des blocages ; réquisitions des personnels nécessaires au fonctionnement des services publics indispensables ; évacuation de toutes les occupations illégales, y compris, et surtout, sur l’espace public ; arrestation massive des casseurs ; comparution immédiate de tous les flagrants délits… Car le clivage de l’opinion n’est plus par rapport à la loi El Khomri, mais bel et bien par rapport au désordre. D’un coté les casseurs et leurs complices, de l’autre les plus farouches partisans de l’ordre (ce que François Fillion a bien compris). Le positionnement du FN n’a pas été clair. Alors qu’une majorité des personnels chargés du maintien de l’ordre sont ses électeurs…

Le Front a encore manqué une occasion d’apparaitre comme la formation politique qui donne le « la » de la politique française. Pendant 30 ans, avec Jean-Marie Le Pen, il a su le faire avec le thème clairvoyant de immigration. Avec Marine et Philippot il a raté les deux moments les plus importants du calamiteux quinquennat de François Hollande, au moins du point de vue des mouvements d’opinion.

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Voir en ligne : http://www.dumait.fr/2016/06/01/nou...