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Moi, humoriste musulman, j’ai grandi avec Jean Gabin !

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

Ancien patron des jeunes de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), Farid Abdelkrim a opéré une étonnante reconversion d’humoriste. Entre spectacles, vidéos en ligne et conférences suivies de débats avec le public.

Vous avez longtemps dirigé les jeunes de l’UOIF, avant de vous “reconvertir” dans l’humour avec votre spectacle, Le chemin de la gare. Quelques mots sur ce parcours ?

Certains voient dans cette démarche un changement radical de cap. Or, il s’agit en réalité d’une évolution cohérente dans mon rapport avec le public que j’ai été amené à rencontrer durant toutes ces années. Depuis mes conférences-débats jusqu’au one-man-show Le chemin de la gare, j’ai toujours veillé à être attentif et à l’écoute du public que je rencontre… Je l’ai souvent entendu me dire et me répéter que ses aspirations étaient profondément, et non moins simplement, humaines. Apprendre, réfléchir en riant en fait partie. Et comme ce créneau était libre, je l’ai pris.

Depuis les histoires de Mulla Nasrudin, on sait que l’humour peut être partie intégrante de l’islam. Pourtant, les musulmans ne nous donnent actuellement que peu envie de rire, à en juger par les récentes émeutes de Trappes. Votre avis…

Rire est le propre de l’homme. Et Dieu y est sans aucun doute pour quelque chose. Mais s’il est vrai que certains musulmans y voient une contradiction avec les enseignements islamiques, la majeure partie d’entre eux ne partagent pas cet avis. Les événements de Trappes nous rappellent d’ailleurs qu’il existe malheureusement des individus qui ne sauraient concevoir la vie autrement que dans le conflit et pour qui la seule motivation semble être la haine de l’autre. Ne connaissant pas les tenants et aboutissants de ce qui a pu déclencher ces événements, je dirais juste que les gagnants ici sont celles et ceux qui, de part et d’autre, souhaitent un embrasement général. En tout cas, voilà qui confirme qu’il y a bel et bien un malaise et qu’il devient plus qu’urgent, après analyse en profondeur de ses véritables origines, d’y remédier, au-delà de toutes considérations partisanes et autres calculs idéologiques ou politiques.

À la fin de votre spectacle, Le chemin de la gare, vous donnez Jean Gabin en exemple à nos compatriotes issus de l’immigration islamo-maghrébine. Une voie à suivre ?

Gabin est pour moi, qui suis Français, issu de l’immigration et musulman, un monstre du cinéma français. J’ai grandi avec les films dans lesquels il a joué et je dois dire qu’il ne m’a pas seulement marqué, il m’a inspiré et continue de le faire aujourd’hui. Ce clin d’œil à l’issue de mon spectacle est d’abord un hommage, mais aussi et surtout une manière de montrer que, contrairement aux apparences peut-être, il fait partie de mon univers. C’est ma culture. Je ne suis donc pas juste Français quand cela m’arrange ou quand ça peut en arranger d’autres. Je l’ai toujours été, je le suis et je le serai toujours… même s’il pouvait m’arriver de ne pas vouloir l’être.

Voir les vidéos sur site original.

Voir en ligne : http://www.bvoltaire.fr/faridabdelk...