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Marc Louboutin – Lettre ouverte à François Hollande

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Article initialement publié le 29 juillet 2014

Lettre ouverte à François Hollande, Président de la République.

Monsieur le Président de la République,

Le gouvernement de Monsieur Valls, sous votre autorité, a supprimé début juillet les primes au mérite des lycéens boursiers sociaux (les plus modestes) ayant obtenu une mention « Très bien » au Baccalauréat.

Ils comptaient sur cette prime de 1800 € annuelle, contractualisée et mensualisée, pour les aider à poursuivre leurs études supérieures. Cette aide s’inscrivait dans le principe de base républicain permettant aux étudiants pauvres mais méritants d’accéder au cursus supérieur de leur choix.

Cette mesure prise en plein été (vieille habitude politique) les met en difficulté pour la rentrée 2014.

Certains d’entre eux militent sur les réseaux sociaux et sur Internet pour faire savoir (et se battre contre) cette mesure inique qui ne fait que favoriser l’élitisme social contre lequel vous vous étiez pourtant positionné clairement.

Ils ont lancé un mouvement à travers les réseaux internet appelant l’ensemble des lycéens concernés et leur sympathisant à copier-coller la mention suivante :

« Solidarité envers les bacheliers et élèves de licence privés de bourse au mérite ‪#‎RendezNousNosBourses‬ »

sur les pages Facebook et Twitter de l’Élysée et des deux ministres concernés par l’abrogation de cette mesure.

Les sympathisants étaient avertis de ne pas intervenir sur les statuts concernant le crash d’Air Algérie pour préserver le deuil des familles de victimes.

Vos services choisissent désormais d’effacer systématiquement leurs messages, par un exercice de censure indigne d’une République telle que celle de notre pays. Il y a un droit, en France, qui reste intouchable, c’est la liberté d’expression tant qu’elle n’est ni injurieuse ni diffamatoire, ni un appel à la haine.

Aucune de ces trois frontières n’a été franchie par ce mouvement spontané. Aucune infraction ne peut lui être attribué.

L’attitude de vos services, et la vôtre si vous avez personnellement choisi de ne pas vouloir les lire ou les entendre, n’est pas compatible avec les valeurs de la France.

Ces lycéens, qu’ils soient de Douarnenez, de Millau, de Dunkerque, des quartiers Nord de Marseille, de Villepinte ou de Grigny, méritent de la République qui doit poursuivre de les aider sans rechigner dans leurs efforts d’excellence. Et surtout ne pas argumenter d’un soit-disant nécessaire repoudrage plus global de ces primes aussi obscure que difficilement défendable.

A l’injustice flagrante de cette mesure gouvernementale s’ajoute désormais l’interdiction de communiquer qui leur est appliquée ainsi qu’à leurs soutiens.

Les réseaux sociaux sont une surface d’échange. Pas de communication politique à sens unique ou il serait interdit de vous contredire, d’exprimer son désaccord ou ses revendications.

J’ose encore espérer qu’il s’agit d’un excès de zèle de vos services, et que vous saurez adoucir cette dérive en recevant enfin les représentants de ces lycéens qui sont partie des futurs cadres et ingénieurs de notre pays.

A défaut, je vous le dis tout net Monsieur le Président de la République, si vous choisissez la censure pour gouverner notre pays et étouffer toutes opinions contradictoires, vous me trouverez à chaque fois en travers de votre route, comme une majorité de Français de toutes opinions confondues, du FdG au FN en passant par le PS et l’UMP. Exactement comme cela fut le cas pour les précédents gouvernements quand ils dépassaient les limites de leurs pouvoirs.

Car au-delà des clivages politique et des origines des uns et des autres, l’unité des Français, de l’ensemble de notre pays, est dans le respect de nos principes de base parmi lesquels ne sont pas les moindres la possibilité de promotion sociale par les études que représente « l’égalité » et la liberté d’expression respectueuses du droit qui est le fondement même de notre démocratie.

Cela vous ne pouvez l’oublier car vous en êtes le garant suprême durant tout le temps de votre mandat.

Marc Louboutin. Citoyen en colère.

Voir en ligne : http://unionrepublicaine.fr/lettre-...