Si les populistes arrivaient au pouvoir, ce serait une catastrophe, ânonnent les dignes représentants et serviteurs des partis de « gouvernement ». Ah bon ? Parce que là, maintenant, tout baigne ?

C’est une journaliste, Catherine Clerc, je crois, expliquant que les maires RN faisaient « exprès » de bien gérer leur ville. Pour endormir les électeurs, j’imagine ?
C’est Fillon, encore il y a une semaine, sur France 2, inquiet pour l’avenir du pays. Inquiet de quoi, des communautarismes, de l’islamisme, du féminisme délirant, du genrisme, de la « faillite » du pays ? Que non. Inquiet du risque d’arrivée de partis populistes au pouvoir.
C’est le général « machin », qui veut nous convaincre que notre présence au Sahel, quel que soit le prix à payer pour nos soldats, est indispensable, parce que si les djihadistes l’emportaient, ce serait le populisme qui s’installerait à coup sûr en Europe. Brrr, j’en frémis d’avance.
C’est tous les nantis de la République, qu’ils soient de gauche ou de droite, qui nous chantent la même antienne, moi ou le chaos.

Pourquoi, en bonne logique, tous ces zigotos bien installés dans le fromage de la « République » auraient-ils peur que les Français votent pour des partis populistes, je vous le demande, alors que la France va si bien ? Les Français, en plus de rouler en diesel et de fumer du tabac brun, seraient-ils masochistes ?
Nous voterions populistes alors que nous, les Français, contrairement aux hongrois, aux polonais, aux anglais ou aux américains, nous vivons dans un pays de cocagne où les impôts sont juste ce qu’il faut, où nos administrations sont efficaces et affutées, où la médecine est accessible sans délai et l’hôpital cité en exemple par le monde entier, où l’école produit des wagons de diplômés en sociologie, où les forces de l’ordre sont équipées des armes et des systèmes de protection personnels les plus efficaces, où la sécurité des biens et des personnes est partout garantie, au point qu’il n’est plus nécessaire de construire de prisons, où le chômage a pratiquement disparu, où les transports publics sont les plus ponctuels du monde, où les migrants sont parfaitement assimilés, où des français particulièrement heureux viennent chaque samedi manifester leur reconnaissance à nos admirables dirigeants...

Mais quand donc ces gens qui nous prédisent le chaos si on se passait de leurs précieux services vont-ils descendre de leur nuage rose ? Quand donc vont-ils apprendre l’humilité ? Comment les « populistes » pourraient-ils faire pire qu’eux ? Depuis qu’il y a Orban en Hongrie, le pays ne s’est pas effondré, que je sache. Il semblerait même qu’il se porte de mieux en mieux. Ce sont des socialistes qui ont mis en faillite la Grèce, et des partis de gouvernement qui nous enfoncent depuis 40 ans dans la médiocrité.

La France, notre patrie, est l’un des pays qui offre le plus d’atouts au monde : mers, grands fleuves, montagnes, plaines, climat tempéré, ressources agricoles, grandes industries, situation, art de vivre. Malgré tout, nous nous endettons de plus en plus chaque année, on n’arrive plus à obtenir un rendez-vous à moins de deux mois (et encore) avec un ophtalmo, un cardio ou un dermato. Nos forces de l’ordre doivent se payer de leur poche des gilets pare-balles dignes de ce nom. Les gendarmes ne peuvent plus patrouiller, faute de véhicules en état de marche et de budget pour le carburant. Les urgences des hôpitaux sont dignes de républiques bananières, la délinquance et le communautarisme (l’un ne va pas sans l’autre, quoi qu’on essaie de vous faire croire) explosent. Les campagnes comme les villes s’enlaidissent. Les Français ne font plus confiance à personne, ils n’ont même plus confiance en leur propre destin...

Alors ils ajoutent qu’avec le populisme, en plus du chaos, ce serait la dictature... sauf qu’ils oublient un « léger » détail : pour qu’il y ait dictature, il faut qu’il y ait un dictateur. Un « leader maximo » à Cuba, un « petit père du peuple » en Russie, un « Grand Timonier » en Chine... Et je ne crois pas qu’on ait ça en magasin.

Hé bien je vous le dis. Tout ces gugusses qui sont là à faire les kékés, ça me donne une furieuse envie de « populistes », rien que pour voir leur tronche de merlans frits.