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Le niveau monte

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Faut-il se réjouir de la hausse du niveau de maternelle par rapport à 1997 résultat d’une étude menée sous l’égide du ministère de l’éducation en 2011 sur quinze mille élèves ? Après tant de mauvaises nouvelles concernant les performances de l’école, la réponse est oui. Motif de satisfaction supplémentaire : les enfants des milieux défavorisés progressent autant les autres ; encore que, en 2011, l’enfant d’ouvrier arrive au niveau où était l’enfant de cadre en 1997. Remercions d’abord les enfants d’être de si bons petits soldats.

Cette étude signifie-t-elle que la maternelle remplissait mal ses fonctions avant 1997 ? Certainement pas. Mais, à l’époque, les programmes étaient centrés sur le "vivre-ensemble". La hausse du niveau traduit la réorientation des programmes en 2002 sur la lecture et en 2008 sur le langage et les apprentissages fondamentaux. Les professeurs des écoles, qui enseignent de la maternelle à la fin du primaire n’ont aucune formation concernant la maternelle et les stages pratiques ont été supprimés. Il leur est donc difficile de différencier l’école maternelle du primaire d’autant qu’on leur demande le contraire.

La grande section en particulier, rattachée au premier cycle, est devenue une classe préparatoire au cours préparatoire à la grande satisfaction de la plupart des parents. Ceux-ci sont d’ailleurs pour quelque chose dans la hausse du niveau : 30% des progrès seraient imputés à l’élévation du niveau des familles, la plus forte progression des diplômés du supérieur pour la période étudiée concernant les mères. Gardons en mémoire qu’elles ont fréquenté l’école maternelle version "vivre ensemble". On attend évidemment avec intérêt de savoir si la hausse du niveau en maternelle aura un effet sur les résultats à la fin du primaire.

Xavier Darcos avait déclaré en 2008 à propos de la scolarité à deux ans : "Est-il vraiment logique que nous fassions passer des concours bac+5 à des personnes dont la fonction va être de faire faire des siestes ou de leur changer les couches ?". Il traduisait deux idées qui ont la vie dure : les petits enfants n’ont pas besoin des enseignants les plus formés ; les activités corporelles, manuelles et ludiques n’ont qu’un lointain rapport avec l’école, la vraie, celle où l’on reste assis à son pupitre, seul gage qu’on apprend vraiment à lire, écrire et compter.

Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, semble déterminé à dépasser cette tension entre le fait de considérer la maternelle comme une garderie et les apprentissages précoces, censés mieux préparer la suite. Il ne fait aucun doute que la réduction des inégalités face à la richesse du vocabulaire, à l’expression et à la compréhension orale commencent dès la maternelle mais sans les dissocier du jeu et de l’apprentissage du vivre ensemble. Et s’il est plus difficile d’être agrégé que professeur des écoles, il est beaucoup plus difficile de s’occuper d’une trentaine d’enfants de trois à cinq ans que de faire un cours magistral.

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