Par Alexandre Bernier.
Un article de l’Institut économique de Montréal
Les grandes plateformes de médias sociaux telles que Facebook , YouTube et Twitter ont été accusées par la gauche et la droite de censurer certains contenus et certaines personnalités. Les politiciens s’étaient jusqu’à récemment abstenus de légiférer en ce domaine, mais cela a récemment changé avec l’introduction au Congrès américain du Ending Support for Internet Censorship Act.
Ce projet de loi répond spécifiquement aux allégations de partialité en ligne en imposant un régime réglementaire plutôt strict et agressif. Cependant, comme le soutient Diane Katz, chercheuse principale à Heritage Foundation, l’adoption d’une telle loi serait contre-productive . Voici ses trois principaux arguments : En décrétant un contrôle gouvernemental du contenu en ligne, la loi risquerait de renforcer la censure au lieu de la prévenir. Le contrôle éditorial – y compris le droit d’exclure du contenu – est la prérogative de plateformes privées et ne devrait pas être réglementé par le gouvernement. Il est préférable de lutter contre la partialité en ligne en responsabilisant les consommateurs, en stimulant la concurrence par la déréglementation et en encourageant l’innovation par la promotion de la libre entreprise.
Liberté et concurrence
Pour moi, l’enjeu est simple : une entreprise devrait conserver le plein contrôle du contenu qu’elle souhaite diffuser ou non sur sa propre plateforme. La liberté d’expression s’applique dans les espaces publics, certes, mais les sites web privés ne sont pas des espaces publics. Si les utilisateurs ne sont pas satisfaits d’un service offert, ils sont libres d’aller chez un concurrent .
Ceci étant dit, l’objectif devrait être d’avoir une pluralité de points de vue en ligne, alors comment les gouvernements peuvent-ils en faire la promotion ? En protégeant la liberté sur internet, d’abord et avant tout. Un internet fortement réglementé cimenterait le marché des médias sociaux et rendrait plus difficile l’arrivée de nouveaux joueurs pouvant rivaliser avec les plateformes existantes, ce qui limiterait les options offertes aux consommateurs.
—
Ces articles pourraient vous intéresser :
https://www.contrepoints.org/2019/0...
Comment la liberté d’expression meurt sur Internet https://www.contrepoints.org/2019/0...
Pourquoi tout le monde pense que Facebook ne manipule que les autres https://www.contrepoints.org/2019/0...
L’Internet français face aux théoriciens du simplisme https://www.contrepoints.org/2018/1...
Afrique : quand l’État tente d’asphyxier les réseaux sociaux