Zemmour a prononcé le mot « handicapés », et les petits cœurs d’artichauts de nos bien-pensants se sont serrés : faites taire cette brute haineuse que je ne saurais entendre.

Mes sels, vite, je vais me pâmer ! Comment peut-on être aussi brutal, insensible, méchant, comment peut-on traiter de l’affreux mot de « handicapés » des enfants qui sont des « personnes en situation de handicap » ? Pire, comme le souligna dans RMC le bon docteur Marty, l’abominable Zemmour, en précisant sa pensée, tenez-vous bien, ça va faire mal, osa prononcer le mot « reste », que l’enfermiste compulsif que l’on connaît, interpréta comme « le reste des handicapés » - traiter des personnes en situation de handicap de « reste », c’est pratiquement les envoyer dans les chambres à gaz.

Et Sophie Cluzel, la secrétaire d’État aux personnes handicapées (précision : il était indispensable, pour éviter toute ambiguïté, de préciser dans l’intitulé du secrétariat d’État qu’il s’agissait bien de personnes – les animaux, végétaux et minéraux ne sont hélas pas encore concernés) d’en remettre une couche, très politique politicarde, ma foi, sur Sud Radio, comme quoi être mère d’une fille handicapée excuse et permet tout. Zemmour c’est « l’exclusion permanente de tout ce qui n’est pas comme lui (sic) », « la haine qui le submerge », hier c’était les homosexuels, les musulmans, aujourd’hui les « enfants en situation de handicap », que sera-ce demain ? (brr, frissons d’angoisse chez les auditeurs, surtout empêcher ce Goebbels au petit pied d’être élu).

Et encore pire : Marine le Pen, soi-même, qui ne sait plus quels gages donner à la bien-pensance pour être enfin admise dans le sérail, de faire aussi semblant d’être bouleversée. Mais non, Marine, même si tu arrives au second tour, avec l’aide intéressée et à peine discrète de la Macronerie, tu ne seras jamais présidente de la République. Tu as trop tapé sur ceux de tes proches qui risquaient de te faire de l’ombre (ce qui leur était assez facile) pour qu’ils ne te réservent pas un chien de leur chienne.

Je vous passerai les indignations spectaculaires de tout le « reste » (j’emploie à dessein le mot « reste » dans un sens que le lecteur pourra qualifier sans se tromper de « méprisant ») de la classe médiatico-politique. Des chochottes et des faux-culs qui ne méritent pas d’autre commentaire.

Voilà la phrase effectivement prononcée, en réponse à une professeur qui lui expliquait son désarroi devant ses élèves handicapés :

« il faut effectivement des établissements spécialisés, sauf pour les gens légèrement handicapés évidemment … « pour le reste, oui, je pense que l’obsession de l’inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants et à ces enfants-là, qui sont, les pauvres, complètement dépassés par les autres enfants. Donc je pense qu’il faut des enseignants spécialisés qui s’en occupent. »

Vous, chers lecteurs, qui êtes de fins exégètes, aurez remarqué que dans la première phrase ci-dessus, Zemmour confirme, par le mot « effectivement », ce que la professeur a suggéré : l’école normale pour les légers handicaps, des établissements spécialisés pour les autres. Il n’y a donc aucune raison que dans la phrase suivante, le mot « reste » concerne une troisième catégorie de handicapés (ou alors il y aurait d’autres cas ne relevant ni de l’école, ni d’établissements spécialisés ?). « Pour le reste », en bon français, et dans ce cas précis, signifie tout simplement « pour le reste de vos propos ». Zemmour répondait à une autre question de la professeur. En faire une indignation nationale est tout simplement dégueulasse, et le docteur Marty est un âne.

Je précise que Libération avait d’abord envisagé de titrer son article « Et si Zemmour avait raison ? ». C’est suite aux réactions faussement indignées des belles âmes que ce torchon islamo-gauchiste (c’est pour rire, Libé traite bien le Z de polémiste sulfureux d’extrême-droite) que la Une est devenue : « Séparer les enfants handicapés des autres à l’école : tollé général après la proposition d’Eric Zemmour »... Les mêmes indignés qui sont pour l’avortement (pardon, l’interruption volontaire de grossesse) jusqu’à 9 mois en cas de détresse psychique !