Samedi dernier, au Stade de France, nous avons eu, grandeur nature, un aperçu de ce que deviendra demain notre pays tout entier : un coupe gorge (au sens propre).

Les vidéos, les témoignages sont implacables. Les spectateurs de la finale de la ligue des champions Real Madrid – Liverpool ont été pris dans un véritable guet-apens, dont les auteurs ne sont pas les « fans » de Liverpool, hâtivement désignés par le ministre de l’Intérieur, plus occupé à se défausser de sa responsabilité qu’à assumer cet affront fait à la France, mais bel et bien ces fameux damnés de la Terre qui bénéficient depuis des lustres de la sollicitude de notre bien-pensance.

Tordons pour commencer le cou à cet argument ridicule qui ferait qu’à l’origine de ce naufrage il y aurait une fraude massive de faux billets en provenance de Liverpool (voire de Russie, le ridicule ne tue plus, hélas). Les autorités, suivies comme des toutous par les médias autorisés, sont même allées jusqu’à parler d’une véritable organisation mafieuse qui aurait émis jusqu’à 40.000 billets falsifiés, dont les malheureux possesseurs auraient provoqué des attroupements extrêmement dangereux devant les grilles du stade ! Ceux qui ont avancé cette explication surréaliste, et ceux qui l’ont répétée ad nauseam sont avant tout des imbéciles congénitaux (ou nous prennent pour tels) : certes, fabriquer de faux documents papier est un jeu d’enfant, même à ce niveau de quantités, mais les vendre est une autre paire de manches ! Il faut pour cela un système de distribution qui ait pignon sur rue. Des bureaux de tabac, des agences de voyages, d’évènementiels, des sites internet, et j’en passe. Croyez-vous possible qu’une telle organisation n’attire pas l’attention ? Que les dirigeants de Liverpool n’auraient pas été alertés ? Que l’on trouve 40.000 gogos prêts à dépenser des centaines, voire des milliers d’euros pour acheter ces faux billets ? Bien sûr que non !

D’ailleurs, depuis, la FFF a précisé qu’elle avait identifié environ 2.500 faux billets, une quantité certes non négligeable, mais pas inhabituelle non plus sur ce genre de manifestation, et n’expliquant absolument pas le chaos qui s’en est suivi. Et puis, si l’on sait que les supporters anglais ont le sang chaud, je n’ai pas d’exemple qu’ils se soient jamais comportés en pilleurs et violeurs de grand chemin.

La réalité des images et des témoignages, c’est que la France macronaine a montré ce qu’elle était au fond : rien d’autre qu’incompétente, dogmatique et arrogante. Incompétente et dogmatique parce que refusant de voir ce qu’est la réalité de la France d’aujourd’hui, elle ne voulait ni ne pouvait prendre les mesures qui s’imposaient pour protéger le public des hordes sauvages qui n’allaient pas manquer de déferler sur lui, l’occasion étant trop bonne de se faire un peu de blé aux dépens des « culs blancs ». Arrogante, parce que Macron a tout fait pour obtenir ce match de prestige, d’autant plus symbolique qu’il devait à l’origine se dérouler à Saint Pétersbourg, la ville de l’homme le plus haï de l’Occident, Vladimir Poutine… avec l’idée aussi, Macron ne perd jamais de vue son intérêt, que ce serait bon pour « ses » candidats (qui lui doivent déjà tout et lui devront encore plus) aux élections législatives.

Ce qui au fond est le plus frappant dans cette histoire qui, je l’espère, sortira de leur hébétude les électeurs de Renaissance et de la Nupes, ou alors c’est à désespérer, c’est l’unanimité des témoins à décrire la violence, la sauvagerie, la joie mauvaise et le mépris que manifestaient leurs agresseurs, sans pitié même pour des enfants, des femmes ou des séniors dont ils se moquaient tout en les frappant, sûrs de leur impunité face à la police et à la justice (on l’a vu dans les interpellations et les premiers jugements), et surtout, surtout, de l’absence de volonté de se défendre de leurs victimes.

Les législatives, c’est dans moins de 15 jours. Allez voter Macron ou Mélenchon, et un jour, peut-être dans pas longtemps, c’est vous qui vous ferez frapper, dépouiller, voire égorger si vous osez un « mauvais regard »… Allo, président Macron ?... Il n’y a plus d’abonné au numéro que vous avez demandé.