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Europe, réveille-toi !

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L’Europe va-t-elle mieux ? Ceux qui se contentent de comparer son état à ce qu’elle était en 2008-2009 répondent : oui. Et c’est vrai ! D’ailleurs les marchés ne font-ils pas preuve de nonchalance face aux risques ? Mais ils peuvent être myopes, et la possibilité d’une nouvelle réplique de crise financière, dans un contexte international toujours plus incertain, existe.

L’Europe n’a pas pris la mesure de ces révolutions que sont la mondialisation et la mutation technologique. Divisée, elle est endormie. L’investissement a chuté, et ne repart pas. Le capital humain de l’Union est en sous-emploi considérable. Le monde actuel fait moins de place à l’Europe, la jeunesse et la croissance quittent le territoire, les États ont l’illusion de leur souveraineté à l’heure d’une interdépendance accrue.

Réveiller l’Europe, est-ce faire prendre conscience aux Européens de la nécessité d’une Union politique fédérale, sur le modèle des Etats-Unis ? Ce serait ignorer que l’Europe n’est pas une nation, mais une pluralité de nations qui toutes défendent leur identité, voire leur indépendance. Il faut aujourd’hui les rapprocher, fédérer leurs choix politiques autour d’un intérêt commun, et les encourager à mutualiser forces et ressources dans les domaines de l’emploi, de la formation, de l’industrie et de l’innovation, vitaux pour la croissance, ainsi que l’immigration, la défense et l’action extérieure, points forts d’une stratégie globale.

Or l’Union est de facto composée de deux cercles distincts, où les degrés actuels et nécessaires de solidarité ne sont pas les mêmes : l’EU18 et l’EU28. Il est primordial de consolider chacun de ces cercles et la cohésion entre eux. L’Union monétaire doit non seulement se doter d’une Union bancaire mais aussi d’une capacité budgétaire et d’un gouvernement économique. Dans l’EU28, le grand marché doit être consolidé par une harmonisation fiscale, un marché européen du travail dynamique, et devenir un camp de base pour les entreprises européennes dans la mondialisation. Et dans le troisième cercle du "voisinage", toute la stratégie dite "partenariale" de l’Europe est caduque et à repenser.

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Très mal préparées, les élections européennes de 2014 n’annoncent rien de bon. Les eurosceptiques et europhobes progressent d’autant plus que les partis de gouvernement se livrent souvent à la pratique du bouc émissaire contre Bruxelles, et ils sont incapables de proposer une vision. La priorité absolue devrait être l’action contre le chômage par une stratégie d’investissement humain et productif basée sur la coopération. Elle reposera sur les partenariats publics et privés, et des réformes du système financier visant à abaisser le coût du capital et du risque pour les projets d’intérêt public. Les réformes des Traités viendront ensuite, faisant alors office de nouvelles politiques communes.

Aujourd’hui le pilote est Mme Merkel et la méthode intergouvernementale a pris le pas sur la méthode communautaire. La France était à l’initiative en 2008-2009 face à la crise, mais depuis elle est affaiblie. La politique annoncée du gouvernement Valls va dans le bon sens quand elle assume la nécessité de contenir la dépense et la dette publiques et de restaurer la compétitivité, néanmoins les réformes de structures souffrent toujours d’un retard chronique. Au niveau de l’Union, la France ne doit pas se contenter d’exhorter à "la croissance", elle doit regagner sa crédibilité par ses propres choix, et par une capacité de présenter et de soutenir une contribution sérieuse.

Mais la méthode intergouvernementale ne réveillera pas l’Europe : les gouvernements nationaux entretiennent la fragmentation et font constamment obstacle aux politiques communes. Il faut réhabiliter la Commission comme source d’autorité morale et politique pour impulser les politiques communes. Il faut aussi exiger du Conseil qu’il fournisse un agenda clair et lisible par tous les Européens, et qu’il rende régulièrement compte de ses actes. Quant au Parlement européen, il devra créer un lien permanent avec les parlements nationaux et contribuer à bâtir des réseaux multiples de coopération entre Européens.

Enfin et surtout, confrontée au défi d’une métamorphose face au risque d’une décomposition, l’Europe doit mobiliser les ressources de l’esprit - foi, raison, science - pour une réforme de pensée et d’action. Plus que de savants docteurs ou de princes charmants, elle a besoin d’une société civile consciente, et d’une fédération d’Européens de bonne volonté pour un nouveau départ.

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