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Etat d’urgence ? Oui, mais que peut-on faire de plus

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

TERRORISME - Le cauchemar recommence... Dix mois après la vague meurtrière qui a commencé dans les locaux de Charlie Hebdo, le 7 janvier, Paris est à nouveau en état d’alerte maximale. Mais en dix mois, l’horreur a changé de dimension. De 27 morts, le bilan est passé à au moins 128, et 300 blessés dont 80 dans un état grave.

Il est toujours question de terrorisme, d’attentats, de carnage, mais cette fois il est aussi question de guerre , comme l’a admis François Hollande en instaurant l’état d’urgence peu avant minuit.

Cette mesure exceptionnelle permet pour douze jours des pouvoirs de police étendus, pour faciliter les perquisitions, fermer des lieux publics, entraver la libre circulation des personnes, ou encore contrôler les médias. Il permet aussi aux préfets d’instaurer des couvre-feu, comme le Ministre de l’intérieur l’a rappelé :




Parfait le temps de rétablir le calme et de boucler l’enquête. Mais que peuvent les pouvoirs publics pour aller plus loin si la menace perdure ? La liste des mesures "conventionnelles" est plutôt courte.

A partir du 26 novembre, l’Assemblée pourra décider d’autoriser la prolongation de l’état d’urgence pour une durée à déterminer. "Au moment où les fêtes de Noël vont battre leur plein notamment avec la foule des grands magasins massée devant les vitrines, il pourrait être envisagé d’interdire tout trafic sur les trottoirs (...), les terroristes pouvant se faire exploser à tout moment dans la foule, explique Patrick Martin-Genier, spécialiste des questions politiques, prof à Science Po Paris.

Vigipirate est resté en alerte maximale depuis Charlie Hebdo

Mais pour sécuriser Paris, et mettre toute la France à l’abri d’une nouvelle attaque, la tâche s’annonce autrement plus complexe, en dépit des renforts déjà en route pour la capitale.

Depuis les attentats du 7 janvier, le plan Vigipirate est passé au niveau "Alerte attentat", le plus haut, pour ne plus jamais le quitter. Très vite, les limites d’effectifs, l’accumulation de fatigue et d’heures supplémentaires non payées ont posé de sérieux problèmes.





Vigipirate : 1,3 million d’heures supplémentaires non payées aux policiers d’élite

Plus grave, les événements du 13 novembre ont cruellement révélé les limites de ce fameux plan vigipirate... Ces derniers jours encore, il était pourtant fréquent de croiser des militaires en arme dans les rues de Paris.

Une stratégie qui est par ailleurs inadaptée, si l’on en croit les premiers concernés. "Quand vous restez pendant des heures à garder une porte, l’attention et la vigilance baissent et vous tombez dans la routine", a expliqué un policier au Figaro. Or, le but d’un tel plan est que les effectifs restent concentrés et alertes."

"Un Guantanamo français sur le Larzac"

Alors les forces manquent-elles simplement de moyens ? Pas évident. "Il n’y a rien à faire", a confié à l’AFP Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité à la DGSE. Une nouvelle hécatombe est-elle inéluctable ? Apparemment, il faut s’y attendre : "Vous ne pourrez jamais empêcher huit gars déterminés, formés à l’étranger et renvoyés ici ou déjà sur place et motivés depuis la Syrie, de passer à l’action".

"Les tireurs de vendredi soir sont sûrement des gens qui se connaissaient déjà, qui ont été formés à ne pas attirer l’attention, à rester sous le radar, à avancer isolément et frapper ensemble, ajoute-t-il. Et vous pourrez ouvrir un Guantanamo français sur le Larzac et y enfermer des milliers de gars rentrant de Syrie, vous n’empêcherez jamais huit mecs de prendre des armes".

"Il faut évidemment mobiliser tous nos moyens, mais il faut le savoir : il y en aura d’autres, affirme une source policière, qui demande à rester anonyme. C’est tellement facile pour un jeune de trouver une arme, prendre une voiture et passer à l’action. Regardez Israël : c’est un tout petit pays, avec des moyens sécuritaires énormes, un service militaire de trois ans, et ils sont frappés sans cesse..."

Une nouvelle loi ou une coalition internationale ?

Mais pour le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve et le Président, ce fatalisme serait politiquement mortel. Comme par le passé, ils pourront être tentés de faire voter une nouvelle loi renforçant la lutte contre le terrorisme. Depuis 2012, quatre nouveaux textes antiterroristes sont passées au Parlement.

Du coup, des voix s’élèvent pour régler le problème à la racine. L’ancien président de l’UMP, Jean-François Copé, s’est déclaré sur Facebook en faveur d’une grande coalition internationale, égratignant au passage le bilan de Sarkozy.

"Nous avons fait le choix de faire tomber ou affaiblir, au Proche et au Moyen-Orient, des régimes dictatoriaux sans mesurer que nous aggravions en fait la situation. La région a sombré dans le chaos, a-t-il écrit. Disons les choses : Daech n’est ni un Etat ni un gouvernement (...) Il faut enfin, clairement, sous l’égide de l’ONU et avec une coalition internationale, mener la guerre à son terme, même s’il faut pour cela envoyer des troupes au sol."

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Voir en ligne : http://www.huffingtonpost.fr/2015/1...