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Élections européennes de 2014 : le scrutin qui fait peur

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Alors que l’on assiste aujourd’hui à une montée du populisme en Europe, complètement antinomique avec les valeurs défendues depuis le début par les pères fondateurs, l’angoisse gagne peu à peu les états-majors politiques et les sphères gouvernementales.

La meilleure preuve en est que les initiatives se multiplient aujourd’hui pour favoriser le débat sur l’Europe, qu’il s’agisse de la délégation du Parlement européen à Paris ou de la représentation française de la Commission européenne qui, en partenariat avec le réseau Team-Europe (experts-conférenciers de la commission), organise une grande réunion au Sénat samedi 19 octobre sur l’avenir de l’Europe, en présence de nombreux acteurs des affaires européennes au quotidien.

Quel sera le score des partis d’extrême droite à l’issue du scrutin qui se déroulera au mois de mai prochain ? Rien qu’en France, le parti de Marine Le Pen pourrait obtenir des scores tels que le Front National pourrait devenir, même provisoirement, le premier parti de France en termes de voix et de sièges au Parlement européen...En Europe, cette montée en puissance des partis anti-européens dont le discours apparaît largement raciste et xénophobe, pourrait se traduire par un nombre de sièges très supérieur à leur force actuelle qui pourrait leur permettre d’avoir un réel pouvoir de nuisance dans l’adoption des "lois" européennes.

Cette perspective constitue donc un véritable défi pour les partis démocrates au pouvoir ou dans l’opposition. Pour la droite classique, le défi sera de savoir quel type de langage adopter pour contrer la montée en force du Front National : droitiser encore plus le discours ou mettre l’accent sur ce qu’a apporté l’Europe depuis sa création aux citoyens et aux pays de l’Union européenne ? Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, l’a rappelé : une droitisation accrue du discours de l’UMP fera éclater ce parti, puisqu’il en partirait pour contribuer à façonner une sorte de nouveau centre.

L’extrême gauche, pour sa part, devra aussi se méfier de l’effet pernicieux et dévastateur de son discours : en chargeant l’Europe de tous les maux et de la montée du chômage, elle ne pourra que faire le jeu des extrêmes.

La voie est étroite pour essayer de construire, d’ici les élections du mois de mai, un discours qui soit à la fois constructif et absent de toute démagogie anti-européenne. Certes, défendre l’Europe pourra apparaître comme risqué électoralement parlant, voire suicidaire. Il n’empêche : si l’Europe est perfectible, il faudra avoir le courage de prendre la défense d’une construction politique qui a, depuis cinquante ans, apporté beaucoup plus qu’elle n’a desservi les peuples européens. Au demeurant, affirmer que "tout est la faute de l’Europe" constitue une réelle incongruité qui hélas fait des ravages dans l’opinion, notamment parmi celles et ceux qui souffrent du chômage et de l’exclusion sociale.

Pourtant, chaque règlement, chaque directive, est adopté selon un mode très précis qui associe, pour la plupart du temps, sur un pied d’égalité ( le système dit de codécision) le conseil des ministres et le Parlement européen. Les gouvernements participent donc à l’élaboration de la règle européenne et les députés frontistes, par leur participation au délibéré du parlement européen, participent également à la prise de décision, même si leur discours anti-européen les condamne à un superbe isolement au sein d’un hémicycle largement hostile.

Cela dit, qu’il y ait des problèmes, il ne faut pas le nier. Pour cela, il faudra affronter les questions les unes derrière les autres, en proposant de solutions qui soient crédibles et durables tout en évitant de mener une campagne exclusivement à charge. Surtout lorsque les fonds structurels financés par l’Union européenne, permettent d’accompagner la reconversion de régions touchées par le chômage industriel, de contribuer à la rénovation des quartiers, favoriser la mobilité des jeunes.

En France, des idées devront être étudiées et approfondies pour favoriser le dialogue social et la solidarité en lien avec les projets et les financements communautaires. Parmi ces idées :


- Proposer la tenue d’une conférence sociale en Europe afin de rechercher les moyens d’approfondir les principes posés dans les traités en ce qui concerne le dialogue social, l’emploi et la formation professionnelle.


- Approfondir les potentialités du protocole sur la politique sociale annexe au traité de Maastricht en lien avec les autres textes, notamment la charte des droits fondamentaux de l’UE.


- Rendre plus lisible la coordination entre les principes posés par la commission en matière d’emploi et les déclinaisons nationales que constitue le plan national de réforme le tout s’inscrivant dans le traité d’Amsterdam qui fait entrer l’emploi dans les compétences communautaires, même si la politique sociale reste essentiellement du ressort des compétences nationales


- Mobiliser les crédits décidés lors du dernier conseil européen (6/7 milliards d’euros) en associant au plus près à la fois les syndicats et les collectivités territoriales qui, en vertu du principe de subsidiarité, sont les mieux à même de connaître les besoins sur le terrain.


- Créer des missions régionales ou départementales locales à la mobilisation des crédits européens pour l’emploi des jeunes par redéploiement de postes existants et non création au sein des SGAR.


- Développer l’action en faveur de l’égalité des chances dans les quartiers dits difficiles en généralisant l’instauration auprès des préfets de région, voire de départements, des préfets délégués à l’égalité des chances ( sans création nette de postes mais par redéploiement ; modification du décret n°2005-1646 du 27 décembre 2005).


- Décréter un plan de mobilisation nationale pour l’emploi des seniors afin de respecter l’objectif défini par la stratégie de Lisbonne de porter à 75% le taux d’emploi des hommes et des femmes de 20 à 64 ans...


- Créer l’équivalent pour les seniors des "emplois francs" pour les jeunes : toute entreprise employant un(e) salarié(e) de plus de 50 ans au chômage devrait bénéficier d’un avantage sur les charges salariales pendant toute la période d’emploi de cette personne.


- Mobiliser les chambres de commerce et d’industrie pour permettre aux seniors au chômage de prodiguer des formations intra-entreprises aux salariés en faisant la demande, en contrepartie d’une prise en compte de ces actions pour les pensions de retraite (une sorte de "portabilité des droits à pension complémentaire").


- Créer des diplômes locaux de formation professionnalisants pour les jeunes en lien avec les écoles de la seconde chance.

En formulant des propositions concrètes et réalistes, on évitera de tomber dans une sorte de surenchère bien inutile. Est-ce faire preuve de crédulité ? Les mois qui viennent nous le diront.

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