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Chantal Jouanno, la grande classe !

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France

Elle devait mettre en musique le grand débat national de ré-endormissement des foules rebelles. Elle renonce avec éclat, pour ne pas être complice de la manipulation. Bravo ! Sauf que, vous allez voir qu’elle ne renonce pas à tout, et surtout pas aux pépettes…

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Chantal Jouanno est une grande dame. Elle a réussi, pour ce que j’en sais, à mener de front une carrière professionnelle et sportive brillantes, un engagement politique de bon niveau, tout en fondant une famille conséquente. Il faut pour cela ne pas avoir les deux pieds dans le même sabot et garder la tête sur les épaules, c’est le moins qu’on puisse lui reconnaître. Aussi mérite-t-elle toute notre admiration, et, si je l’égratigne dans cette tribune, n’y voyez aucune misogynie ou attaque ad hominem. Il se trouve que cette idée à la con du grand débat national a fait surgir des profondeurs où elles étaient soigneusement dissimulées toutes ces sinécures dont tant d’amis et relations du pouvoir ou de l’opposition se partagent les prébendes, avec parfois une certaine indécence.

C’est ainsi que nous avons été informés il y a peu que Chantal Jouanno était nommée grand mamamouchi de l’opération d’enfumage du peuple Français, et qu’elle était « the right woman at the right place » pour le faire, puisque déjà présidente de la CNDP, ou Commission Nationale du Débat Public, comité Théodule que son intitulé désignait naturellement pour piloter ce genre d’embrouille, et dont personne n’avait jamais entendu parler auparavant.

La CNDP existait pourtant depuis 1995, créée sous le gouvernement de l’inutile Jacques Chirac, et vivait tranquillement sa vie d’inutile, avec sa dizaine de hauts fonctionnaires inutiles, ses réunions inutiles, ses frais de bouche et d’investigations inutiles mais copieux. Tout cela ronronnait inutilement, dans la plus grande discrétion, quand un conseiller quelconque du premier ministre, à qui on avait refilé la charge du grand débat national, a dû s’aviser qu’il pouvait se débarrasser de la patate chaude en la renvoyant à la présidente de cette fameuse commission qui ne servait à rien, logique implacable pour un débat qui ne devrait servir à rien.

Manque de pot pour Chantal, la présidente de la CNDP, qui allait devoir s’y coller, c’était elle - nommée en mars 2018, sans doute, disent les mauvaises langues, une récompense pour ses loyaux services auprès de Macron (après avoir été loyale auprès d’Aubry, Sarkozy, Lagarde, Fillon, Juppée, Bourlo, mais ce n’est pas le sujet…).

Et c’est là que ça commence à mal tourner. Un informateur mal informé (ou plus probablement mal intentionné) fait fuiter les émoluments de la présidente, soit 14.709€ mensuels, en laissant croire que c’est ce qu’elle allait toucher pour organiser le grand débat national. Mensonge grossier s’il en est : cette somme était la rémunération de Chantal Jouanno en tant que présidente de la CNDP, et il n’était pas question à priori (après, on verrait) d’une rallonge ! Mais qu’importe, le mal était fait, la réaction attendue ne pouvait pas manquer de se produire. Coâh ! Quelle honte, 10 fois le SMIC pour ça, c’est encore une provoc… Chantal, qui s’attendait plutôt à des compliments pour son abnégation (elle allait devoir travailler sans gagner plus !!!), de voir rouge et de claquer violemment la porte … Bravo, quelle classe. Digne des gilets jaunes. Avec la démission de Chantal Jouanno, c’était une première étape vers les demandes du peuple : le premier signe fort, ce serait la dissolution de la CNDP après le départ de sa présidente. Et puis on s’attaquerait aux autres commissions. Des millions, des dizaines, des centaines de millions d’euros restitués aux contribuables. Et on voyait plus loin, le Conseil Economique et Social et ses antennes régionales, le ministère de l’égalité entre les sexes, les limitations de vitesse, les cités…

Sauf que Chantal n’a renoncé ni à son job de présidente de la CNDP, ni à la rémunération qui va avec. Elle a seulement refusé d’accomplir le travail qui lui avait été demandé, et qui tombait pourtant pile sur les attributions de la commission qu’elle préside.

Eh bien cela, mesdames et messieurs, dans le droit du travail, s’appelle un refus d’obéissance ou un abandon de poste. Faute de démission, ça se traduit par un licenciement.