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Brignoles : inverser la courbe du FN ?

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Dans une ville dont le maire, communiste, avait recueilli 39,6 % des voix aux dernières cantonales, dans une ville où le candidat officiel de la gauche, soutenu par les socialistes, était communiste, 14,6 % des suffrages se sont portés sur ce candidat, et même en y ajoutant les 9 % obtenus par la candidate EELV, cela fait près de vingt points perdus par la gauche en dix-huit mois. Pour autant, cette baisse de la gauche ne se traduit pas par une montée correspondante de l’UMP, qui reste figée à 20 % des votants. Le candidat du Front national, quant à lui, progresse de huit points et l’extrême droite, si l’on y inclut le score du conseiller général dissident aujourd’hui exclu du FN, a séduit 50 % de ceux des Brignolais qui ont accompli leur devoir civique. Tels sont les faits et l’on comprend qu’à la suite de ce scrutin qui confirme les résultats des deux dernières législatives partielles dans l’Oise et dans le Lot, la gauche soit effondrée et la droite ébranlée.

Que pouvait faire le Parti socialiste face à une conjoncture tout simplement désastreuse ? Ne pas appeler à faire barrage au gagnant du premier tour, c’était faire le jeu du Front national et assurer la victoire de Laurent Lopez. Appeler au front républicain, c’était accréditer la thèse de l’amalgame entre l’UMP et le PS et faire encore le jeu du Front national. Au demeurant, si la gauche appelle à voter pour la droite, et si la droite, en des circonstances analogues, appelait à voter pour la gauche, la distinction entre gauche et droite a-t-elle encore un sens ? Une partie des électeurs de gauche, disciplinés, se résigneront à voter pour la droite en se bouchant le nez, une partie ne parviendra pas à surmonter sa répugnance, et d’autant moins que la propagande de la gauche, avec quelques arguments à l’appui, martèle depuis des mois qu’il n’y a pratiquement plus de différences entre l’UMP et le Front national.

La peur du grand méchant loup suffira-t-elle dimanche prochain, comme par le passé, à cimenter l’union des trois petits cochons de l’UMP, de l’UDI et du PS auxquels viendraient prêter main forte écologistes et Front de gauche ? Rien n’est moins sûr et le comble serait que, pour la première fois, un candidat du Front national l’emporte malgré l’appel au rassemblement contre lui de tout l’arc-en-ciel « républicain ».

On verra bien à la lumière des résultats du second tour, attendus par les uns avec anxiété, par les autres avec gourmandise, et davantage encore après les municipales de mars prochain, si l’heure a sonné, au nom du salut public, d’une « grande coalition » à l’allemande ou si, par réalisme et en fonction d’un intérêt électoral incertain, l’UMP basculera, en totalité ou plus vraisemblablement en partie, du côté où penche déjà la « droite décomplexée » et succombe à la tentation de M. Fillon.

Quoi qu’il en soit, l’espoir a changé de camp en attendant que le combat change d’âme. J’entendais hier balbutier quelques sottises convenues par une dame Sarah Proust, secrétaire nationale du PS, affectée depuis peu à la lutte contre la bête immonde. Réussira-t-elle dans sa lourde tâche ? Il n’y a guère qu’une trentaine d’années que tout, nous dit-on, est essayé pour inverser, comme celle du chômage, la courbe du FN.

Voir en ligne : http://www.bvoltaire.fr/dominiqueja...