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Bloc-notes : cette complainte corse qui est à entendre

, par  Ivan Rioufol , popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Tout n’est pas à jeter dans la complainte des autonomistes corses. Depuis qu’ils ont renoncé à la violence imbécile, il faut les entendre quand ils parlent d’eux-mêmes : bien d’autres Français s’y reconnaissent. Leur défense du "monde ancien", que la Macronie postnationale aimerait ensevelir, devient une idée neuve. Elle s’impose à qui veut protéger une mémoire collective. Tous ceux-là ont raison de tenir à leur identité, leur langue, leurs paysages. Les grandes métropoles, cosmopolites et déracinées, s’exhibent en Babel répulsif : la déculturation, l’insécurité, la laideur, la défiance sont les plaies de ces sociétés liquides. Alors oui, les Corses, sevrés de leur terrorisme bas du front, doivent être soutenus quand ils se font les porte-voix des Oubliés. La République jacobine se trompe quand elle les humilie, comme l’a fait Emmanuel Macron cette semaine. Tôt ou tard la France devra assumer sa mutation girondine et s’ouvrir aux particularismes locaux. Pour autant, la République ne peut reculer davantage devant ceux qui testent sa faiblesse.

En cela, le chef de l’État a eu raison de ne pas céder à tous les passe-droits demandés par les nationalistes. Ils réclamaient notamment l’amnistie pour les tueurs du préfet Claude Érignac, assassiné il y a vingt ans. Mais la fermeté présidentielle sera-t-elle aussi cassante contre les islamistes ? Eux aussi rêvent d’un entre-soi, conquis sur des territoires devenus "terres d’islam". "Nous scellons notre union indéfectible dans la République", a déclaré Macron dès son arrivée à Ajaccio, mardi, en présence de la famille Érignac revenue exceptionnellement sur les lieux du drame. Ces mots clairs ont fait oublier, un temps, l’indigence de la plaque gravée au pied d’un olivier, sur la nouvelle place Claude-Érignac : "1 homme, 1 place". Était-il si compliqué, pour les autorités locales, d’y rappeler la lâcheté des assassins ? Ce 6 février 1998, c’est de dos qu’ils tirèrent trois balles dans la tête du représentant de l’État, alors qu’il se rendait au théâtre avec son épouse. L’absence de l’indépendantiste Jean­-Guy Talamoni, mardi lors de l’hommage, a perpétué la honte.

"Oublier un crime est un crime. (…) J’espère que la République ne faiblira jamais en Corse", a déclaré Dominique Érignac, la veuve du préfet. Ce vœu est à souhaiter pour le pays entier.

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...