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Avec Zemmour, à 200% !

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France

Les belles âmes ont encore eu leurs vapeurs. Zemmour a osé réaffirmer que quand on jouissait du privilège d’être Français, la moindre des politesses était de donner à ses enfants un prénom « Français ».

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Et c’est reparti. Quoi, qu’ouïs-je, quelle abominable raciste, fasciste, naziste (de naze, pas de nazi), ce Zemmour qu’on ne devrait pas inviter dans les médias ! Et d’abord c’est quoi, un prénom « français », hein ? Un prénom du calendrier des saints ? On imposerait à des parents musulmans - ou bouddhistes ou juifs ou athées, mais c’est bien entendu aux prénoms musulmans que Zemmour, l’islamophobe maintes fois condamné par la justice, s’attaque en priorité - un prénom « chrétien ». Dictat du prénom d’autant plus insupportable que sournois, la patrie des droits du migrant et des devoirs du souchien se retournerait dans sa tombe.

Tiens, faisons un peu d’Histoire du Progrès : la loi du 9 janvier 1993, portée par Michel Sapin, abolissait (enfin) la loi liberticide du II Germinal an XI (1er avril 1803) qui stipulait que « les noms en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne, pourront seuls être reçus, comme prénoms sur les registres de l’état civil destinés à constater la naissance des enfants ; et il est interdit aux officiels publics d’en admettre aucun autre dans leurs actes. »
Cette loi de Germinal, comme beaucoup de lois Napoléoniennes ancrées dans le réel, et qui ont survécu jusqu’à ce que notre obsession de transformer le Monde les désintègre, visait à la fois à protéger les enfants de l’imagination parfois délirante de leurs parents, mais surtout à créer, par une espèce d’égalité devant le prénom, une reconnaissance d’identité française et une cohésion nationale laminée par la Révolution.

Donc, jusqu’à ce jour de 1993 où la France fit un pas de géant vers le progrès, les parents ne pouvaient pas donner à leur rejeton n’importe quel prénom ridicule ou inapproprié, tel que Brandon ou Kevin, ou Britney, ou Sue Elen, Prune ou Myosotis, ou encore De Gaulle, Churchill (oui, oui, il y a un arrêt du Conseil d’État à ce sujet) – terrible atteinte à la liberté individuelle, vous en conviendrez… En 1993, « Le Problème » avec un grand « L » et un grand « P » de l’Islam en France ne se posait pas avec autant d’acuité qu’aujourd’hui, ou plutôt on préférait ne pas voir, ne pas entendre, ne rien dire, pour des raisons plus électorales que progressistes.

Toujours est-il que le résultat, pointé par Zemmour, mais que l’on se garde bien de mettre en avant, est que la prétendue liberté de choix des parents musulmans, puisque c’est chez eux encore une fois que le problème se pose, et pas chez les autres, est devenue un enfermement communautaire : aujourd’hui, sous la férule des censeurs de la foi, plus aucun parent originaire du Maghreb ou de Turquie n’oserait donner à son rejeton un prénom autre que musulman : et c’est ainsi que fleurissent en France les Mohamed (prénom du prophète, en tête des prénoms donnés dans le 9-3), les Karim, Amine, Salim et autres noms parmi les 99 noms d’Allah, parfois précédés de « Abd el … », qui signifie « esclave de.. ».

Ce que martèle Zemmour, et c’est du bon sens élémentaire, c’est que c’est le prénom qui fait l’identité. Pierre, Paul ou Jacques, quel que soit le nom derrière, ça fait un Français, en France et dans le monde. Le pauvre Kevin, lui, se retrouve automatiquement en bas du panier. Ali, Mohamed ou Leila, même avec une carte d’identité française, on n’y croit pas vraiment, et eux, de leur côté, ne se sentent pas vraiment Français. Ce n’est pas beau, ce n’est pas juste, mais c’est comme ça que tous les peuples réagissent.

Comme quoi il y avait urgence à ne pas toucher à la loi du II Germinal an XI. Gardons-nous des bons sentiments, ce sont eux qui provoquent les grandes catastrophes.