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2014, l’année de tous les dangers

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La fin de l’année sonne traditionnellement l’heure des bilans et des prévisions, et force est de constater que, depuis maintenant une bonne vingtaine d’années – langue de bois oblige –, c’est toujours la même rengaine sur le thème de la sortie de crise, de la reprise et du bout du tunnel que nous entonnent inlassablement gouvernements, économistes et médias patentés.

En ce qui concerne les perspectives de croissance à l’échelle mondiale, le FMI et à un degré moindre l’OCDE se veulent modérément optimistes, une reprise même poussive sera au rendez-vous. En France, le gouvernement se dit prudent, mais à en juger par ses hypothèses de travail pour l’élaboration du budget, 2014 devrait être (enfin) pour la France l’année du tournant.

Qu’en est-il vraiment ?

Rappelons d’abord qu’à l’exception de deux années (1998 et 1999), Bercy a toujours surestimé – parfois très largement – la croissance de l’année suivante, et c’est même là la cause immédiate du creusement de la dette publique. C’était particulièrement vrai en 2012 et en 2013. En 2014, donc, Bercy table sur une croissance de 0,9 % contre 0,2 % en 2013 (prévision +0,8 %) et 0 % en 2012 (prévision +1 %), mais étant donné que le pouvoir d’achat des ménages devrait encore baisser (-1,5 % en 2013), il semble que nous soyons bien partis pour une nouvelle désillusion.

En ce qui concerne la dette publique, l’État français prévoit un déficit budgétaire de 71 milliards d’euros (contre 72 milliards en 2013) et la dette publique devrait atteindre 95 % du PIB (contre 93 % en 2013 et 90 % en 2012). Nous sommes donc loin, très loin de la guérison. Il devra trouver 173 milliards sur les marchés (contre 169 milliards en 2013), et ce malgré les hausses d’impôts prévues. Une différence qui semble insignifiante, certes, mais ici l’important, c’est le taux d’intérêt que Bercy a dû revoir à la hausse (3,3 % contre 2,23 % en 2013 sur les emprunts à 10 ans) pour tenir compte des perspectives de hausse des taux sur les marchés internationaux.

Enfin, si néanmoins croissance il y a, elle ne sera guère créatrice d’emplois : l’INSEE table, en effet, sur un minimum de 50.000 chômeurs supplémentaires en 2014.

Mais au-delà des prévisions purement économiques, l’année 2014 aussi sera riche en événements déterminants pour l’Europe et la France en particulier. Si les élections municipales (23-30 mars) ne devraient pas changer fondamentalement la donne sur le plan économique, il n’en est pas de même des élections européennes (25 mai). Un triomphe des partis souverainistes devrait ipso facto se traduire par une forte chute de l’euro (ce qui est une bonne chose), mais aussi par une hausse sensible des taux d’intérêts des États membres les plus vulnérables, au rang desquels figurent l’Italie, l’Espagne mais désormais, aussi, la France. Une telle perspective ouvrirait naturellement la voie à une nouvelle dégradation par les agences de notation avec les conséquences que l’on sait. Ajoutez-y un référendum sur l’indépendance de l’Écosse le 18 septembre et un référendum sur l’indépendance de la Catalogne le 9 novembre, et vous avez là réunis tous les ingrédients pour faire de 2014 l’année de tous les dangers.

Voir en ligne : http://www.bvoltaire.fr/christophes...