Alors que l’affaire du vol d’explosifs de Miramas démontre les limites d’une délégation au secteur privée de la sécurité des installations militaires et la vétusté de ces dernières, il est nécessaire de s’attaquer aux racines mêmes du mal qui rongent nos forces armées.
L’actualisation de la LPM 14-19, prochainement votée, est une mauvaise cautère sur une jambe de bois : la hausse des crédits est une illusion politique car l’essentiel des crédits est laissée à la charge de la future majorité (3,2 milliards € sur 3,8) ; elle a tout juste évité un effondrement de nos capacités opérationnelles comme l’a justement rappelé récemment le CEMA. Ce faux réarmement qui place la France en dessous de l’effort budgétaire britannique et allemand, nécessitera un puissant correctif dès 2017 afin d’atteindre, par paliers, le niveau minimal de 2% du PIB pour la défense.
L’incident grave de Miramas démontre qu’il faut réinvestir en effet dans tous les domaines : le recrutement, les infrastructures, la condition militaire, l’effort d’équipement et la base technologique pour préserver le futur. Mais ce réarmement que ni le gouvernement ni l’opposition actuelle ne veulent véritablement assurer et assumer, ne sera rien si notre politique étrangère ne devient pas rapidement cohérente : pour lutter contre le terrorisme islamiste, il faudra enfin régler le chaos libyen avec notre allié égyptien ; il faudra s’entendre avec Moscou pour entamer le règlement des crises syrienne et irakienne et s’appuyer sur tous les régimes amis dans la région : le Maroc, les Emirats arabes unis, Oman.