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Tapie relaxé : naufrage de la Justice politisée

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« Tapie relaxé : naufrage de la Justice politisée »

Qui jugera les juges ? La relaxe générale accordée mardi à Bernard Tapie par le tribunal correctionnel de Paris est le désaveu d’une justice partisane. C’est en droit que le tribunal, présidé par Christine Mée, a jugé qu’il n’y avait aucune preuve pouvant étayer les accusations d’"escroquerie" et de "détournement de fonds publics" dans l’affaire de l’arbitrage Adidas-Crédit Lyonnais. Au procès, le ministère public avait requis 5 ans de prison ferme contre Tapie et 3 ans (dont 18 mois avec sursis) contre Stéphane Richard, actuel PDG d’Orange, à l’époque directeur de cabinet de Christine Lagarde, ministre de l’Economie. Au total, toutes les personnes poursuivies ont été relaxées. Le tribunal a estimé qu’"aucun élément du dossier ne permet d’affirmer" que l’arbitrage, définitivement annulé au civil en 2015 pour "fraude", ait fait l’objet de "manœuvres frauduleuses" ou d’une quelconque "fraude". En toute logique, Tapie ne devrait donc plus être tenu de rembourser les 404 millions d’euros que lui avait accordés le tribunal arbitral en 2008. Cependant, Nicole Belloubet a estimé, ce mercredi matin :"Il peut y avoir une cohérence entre deux jugements différents, l’un au civil qui a condamné Bernard Tapie parce qu’on avait à l’époque considéré que la manière dont l’arbitrage avait été rendu n’était pas régulière, et au pénal qui a considéré qu’il n’y avait pas d’escroquerie". Ce raisonnement absurde dit tout du naufrage de la Justice dans cette affaire. Un appel du parquet ne serait "pas forcément logique" a précisé la ministre de la Justice…

Comment des magistrats ont-ils pu oublier qu’ils ne pouvaient accuser sans preuve ? Comment n’ont-ils pas voulu voir, des années durant, ce que le tribunal correctionnel a démontré, simplement en s’en tenant aux faits et au droit ? Comment le juge Serge Tournaire, connu notamment pour son acharnement contre Nicolas Sarkozy, a-t-il pu mener arbitrairement une instruction à charge contre Tapie, jugé proche du président de la République ? Comment la chambre d’instruction a-t-elle pu se laisser endormir ? Comment les habituels justiciers à carte de presse, Médiapart en tête, ont-ils pu influencer une procédure au point d’en faire un faux scandale politique ? Les réponses sont bien sûr dans les questions : la justice s’est fourvoyée en se laissant influencer par la politique partisane. Le sujet posé par le fiasco de l’affaire Tapie est celui de la dépendance de la justice. Elle est sous tutelle du pouvoir en place, singulièrement pour le parquet national financier. Certes, le tribunal correctionnel sauve l’honneur. Il devient même le redoutable procureur d’un parquet qui s’est ridiculisé dans des infamies. Tapie, très affaibli par un cancer, est le grand vainqueur de ce mauvais feuilleton écrit par de petits juges fascinés par le pouvoir. Il serait bon que ces intouchables dénonciateurs rendent des comptes.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...