Descendant d’esclaves, Thomas Sowell est né en Caroline du Nord en 1930, dans un régime de ségrégation légale (le racisme systémique, le vrai). Orphelin très tôt, il grandit dans une extrême pauvreté et s’installe à New York où, grâce à une éducation poursuivie avec acharnement, et face à l’adversité, il devient l’un des intellectuels les plus influents aux États-Unis jusqu’à aujourd’hui.
Économiste de formation, il a cependant beaucoup étudié les problèmes sociologiques, politiques, historiques et culturels qui agitaient déjà l’Amérique au pic de sa carrière dans les années 1970-1980, cherchant toujours à remettre en cause les hypothèses acceptées sans discussion ou les affirmations réfutées par les faits.
Ses travaux empiriques extrêmement riches et documentés (des dizaines d’ouvrages à son actif ) l’ont érigé en critique sévère de la gauche américaine : en cédant aux explications commodes en matière d’inégalités, elle constituerait le pire obstacle à l’amélioration des conditions de nombreuses minorités qu’elle a tout fait pour enfermer dans un assistanat économique tout en freinant les initiatives individuelles qui pourraient mettre en lumière les failles de l’éducation publique. Brillants d’intelligence et d’un sérieux irréprochable, ses ouvrages méritent d’être lus car les questions traitées sont hélas toujours d’actualité, et pas seulement en Amérique.
Sowell ayant un don certain pour des formules marquantes qui stimulent l’esprit, nous avons sélectionné pour vous dix citations qui peuvent nous éclairer sur la situation dans les banlieues françaises.
1 – « Le racisme n’est pas mort. Mais il est sous assistance respiratoire, maintenu en vie principalement par ceux qui l’utilisent comme excuse ou pour maintenir les minorités dans un état de peur ou de ressentiment suffisant pour qu’elles votent en bloc le jour de l’élection. »
2 – « La vision de la gauche, pleine d’envie et de ressentiment, fait payer le plus lourd tribut à ceux qui sont au bas de l’échelle – quelle que soit leur couleur de peau – et qui trouvent dans cette vision paranoïaque une excuse pour des attitudes et des comportements contre-productifs et, en fin de compte, autodestructeurs. »
3 – « Il semble que nous nous rapprochions de plus en plus d’une situation où personne n’est responsable de ce qu’il a fait, mais où nous sommes tous responsables de ce que quelqu’un d’autre a fait. »
4 – « Une grande partie de l’histoire sociale du monde occidental, au cours des trois dernières décennies, a consisté à remplacer ce qui fonctionnait par ce qui semblait être une bonne solution. »
5 – « Personne n’est égal à personne. Même un homme n’est pas égal à lui-même à des jours différents. »
6 – « On ne peut pas subventionner l’irresponsabilité et s’attendre à ce que les individus deviennent plus responsables. »
7 – « Il n’y a rien de si bon que les politiciens ne puissent rendre mauvais et rien de si mauvais que les politiciens ne puissent rendre pire. La compassion est une bonne chose, mais les politiciens l’ont transformée en État-providence. La criminalité est une mauvaise chose, mais les politiciens l’ont aggravée en se montrant indulgents envers les criminels. »
8 – « Lorsque les hommes politiques disent « répartir les richesses », traduisez « concentrer le pouvoir », car c’est la seule façon pour eux de répartir les richesses. Et une fois le pouvoir concentré, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent, comme les gens l’ont découvert – souvent avec horreur – un peu partout dans le monde. »
9 – « De nombreux membres de la gauche politique sont tellement fascinés par la beauté de leur vision qu’ils ne voient pas l’horrible réalité qu’ils sont en train de créer dans le vrai monde. »
10 – « Lorsque les gens essaient de voir jusqu’où ils peuvent pousser les choses, c’est le moment de leur faire savoir qu’ils les ont déjà poussées trop loin. »
Et comme il est difficile de se limiter à dix, ne résistons pas à en ajouter une onzième. Vous retrouverez toutes les citations de Thomas Sowell qui n’ont pas été retenues pour la liste finale sur sa page Wikibéral .
11 – « Lorsque les gens s’habituent à un traitement préférentiel, l’égalité de traitement est bientôt considérée comme de la discrimination. »