Plantée sur ses pattes aux mailles du grillage,
La poitrine bombée, l’allure fort altière,
Des vinis se moquant de leurs enfantillages,
Elle a cette fierté de vieille douairière.
Elle semble affairée à scruter l’horizon,
Piaillant, piaulant, soudain comme énervée
Qu’un vent léger lui donne des démangeaisons,
Qu’un souffle d’air l’ait quelque peu démotivée.
Mais reprenant alors ses rauques gloussements,
Elle se dressera un peu plus fièrement,
En se faisant vigie mieux délibérément
Et de son œil perçant guettant plus aigrement.
La démarche pataude elle ira becqueter
Dans les herbes touffues quelques proies égarées,
Cou en accordéon, comme allant bécoter
Des graines enterrées en douce picorée.
Et puis comme animée d’une lubie nouvelle,
Elle s’envolera alors d’un seul coup d’aile,
Mais elle reviendra, elle est ma tourterelle,
Je l’apprivoiserai bien mieux qu’une hirondelle. (9/07/15)