Ce silence entre nous si lourd à supporter,
Il faudra bien qu’un jour on puisse le briser,
On ne se souvient plus de ce qui l’a causé,
Sans doute est-il temps de ne plus s’y arc-bouter.

Regards parallèles rivés sur la télé,
Vautrés dans les fauteuils et sans plus échanger
Que des interjections comme des naufragés
Au fil du scénario toujours bien déroulé…

De nos vieilles amours il n’y a plus d’élan,
Le silence a empli la sphère de la vie :
Quel ressort pourrait percuter quelque autre envie
Quand le temps se déroule et de plus en plus lent.

Nos habitudes ont forgé un rituel
De gestes anodins au rythme de l’horloge :
Il est le battement auquel on ne déroge
Que lorsque survient quelque fait conflictuel.

Et vogue dans le temps ainsi notre galère,
Effleurant quelques caps quelquefois dangereux
Retombera la voile toujours vaporeux
Sans qu’explose jamais quelque coup de colère. (18/03/16)