Alors qu’on se met en quatre pour eux, quitte à transformer notre pays en République bananière pour qu’ils se sentent comme le crocodile dans le marigot.

C’est vrai, quoi, vous arrivez du Maghreb ou d’Afrique sub-saharienne avec toute votre petite famille. Vous seriez complètement dépaysé si vous atterrissiez à Roissy dans un aéroport propre où les formalités de douane ne dureraient pas une éternité, si, prenant le RER B, vous traversiez une banlieue riante, aux petites zones pavillonnaires bien entretenues, si, arrivant gare du Nord, vous ne côtoyiez que des blancs en costume cravate et des blanches en jupes renonçant à cacher d’adorables genoux, quand vos 3 épouses sont, elles, bâchées de pied en cap. On vous installerait au cœur de Paris, dans un hôtel particulier converti en logement social, entièrement rénové, disposant de tout le confort moderne, cuisine équipée, chauffé au gaz individuel, TV grand écran et abonnement Netflix, aux frais de la princesse, cela va de soi. Vos voisins seraient essentiellement garantis « made in France ». L’électricité fonctionnerait 24h/24. Dans les hôpitaux une armée de soignants vous attendrait de pied ferme pour vous prendre en charge dès la seconde où vous en franchiriez les portes, y compris pour débarrasser votre petit dernier d’un rhume. Comme vous êtes arrivé en France avec vos 12 enfants, ceux-ci, immédiatement scolarisés, intègreraient des classes dans lesquelles ils seraient les seuls représentants de la diversité, chouchoutés par des enseignants qui n’hésiteraient pas à faire gratuitement des heures supplémentaires pour les hisser au même niveau que leurs camarades… Bon, j’arrête là. Vous voyez l’idée ?… Franchement, entre nous, vous ne vous sentiriez pas à l’aise, vous vous apercevriez rapidement que cette vie à l’occidentale n’est pas faite pour vous, et vous reprendriez vite fait l’avion pour une contrée plus accueillante, telle que l’Arabie Saoudite, le Qatar ou les Émirats.

Mais en France, pas de ça, Lisette ! La France, c’est notre fierté et notre gloire, est un pays où l’accueil est sacré. En France, nous prenons le plus grand soin de nos hôtes. Même s’ils viennent sans s’annoncer, nous ferons l’impossible pour qu’ils se sentent chez eux, chez nous, quitte à ne plus nous sentir, nous, chez nous. Et c’est pour leur offrir une vie digne de notre réputation de pays des droits de l’homme (de tous les hommes, à l’exception des blancs cisgenrés) que, au fil du temps, et les connaissant de mieux en mieux, nous avons entrepris de recréer pour eux un environnement dans lequel ils se sentiront parfaitement intégrés : préférence allogène systématique, saleté généralisée dans nos villes, bidonvilles, poubelles débordantes et surmulots gavés, multiplication des mosquées pour que nos invités puissent pratiquer leur foi sur tout le territoire, cités communautarisées au cœur des villes, que les habitants d’origine souchienne, faisant preuve d’une abnégation admirable, leur ont volontiers cédées pour aller vivre à des dizaines de kilomètres de leur emploi, hôpitaux en berne où l’on attend des heures pour être pris en charge (quand les patientes ne se font pas violer), éducation nationale à l’agonie, concussion et prévarication à tous les étages, halal dans les cantines scolaires et d’entreprises, allocations généreuses, offertes de bon cœur par les contribuables Français, pour que nos invités ne manquent de rien tout en conservant leur mode de vie, fait de palabres, discussions, prières et progéniture abondante, lequel laisse peu de place pour un travail inhibant, tel que nous le concevons dans nos pays matérialistes, consuméristes et impies.

Malgré tous nos efforts, il y a pourtant un reproche qui revient constamment, et à juste titre, de la part de nos hôtes : pour qu’ils se sentent vraiment chez eux, ce qui n’est pas encore tout à fait le cas, il faudrait que police et justice fassent un énorme effort d’adaptation. Ainsi nos amis venus de l’autre rive ne comprennent pas à quoi servent les rappels à la loi, les travaux d’intérêt général, les stages de citoyenneté (pour des étrangers !), les sursis, les condamnations à de la prison qui ne sont jamais exécutées, et la ribambelle de recours dont on les fait à leur corps défendant profiter lorsqu’ils enfreignent la loi, alors que dans leurs pays d’origine, au moins c’est clair et simple : au plus petit pet de travers, et même parfois sans savoir pourquoi, ils se font matraquer, emprisonner, torturer, violer, et même exécuter.

En fait, ce qui ne passe pas avec nos hôtes, c’est l’insécurité dans laquelle ils sont obligés de vivre chez nous, quand chez eux c’était beaucoup, beaucoup plus sûr. Nul doute que quand ils auront pris les commandes, ça filera doux. J’ai hâte.

P.S. Avez-vous entendu qu’il y ait eu des « débordements » de supporters à Casa ou Rabat après la victoire du Maroc sur l’Espagne ?