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Prisons, djihad : le crépuscule des faux gentils

, par  Ivan Rioufol , popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Serait-ce le début de la fin du despotisme des belles âmes ? Depuis cinquante ans, elles invitent à s’apitoyer davantage sur le délinquant ou l’assassin que sur les victimes. En 1974, Oswald Baudot, membre du syndicat de la magistrature (extrême gauche), se faisait remarquer par sa "harangue à des magistrats qui débutent". Il les invitait à être "partiaux", à avoir un "préjugé favorable" notamment "pour le voleur contre la justice". Plus généralement, considérant "la répression inutile", Baudot conseillait à ses jeunes collègues de "ne pas compter la prison par années ni par mois, mais par minutes et par secondes". La conséquence de cette idéologie de l’excuse sociale, qui s’est imposée dans les prisons comme ailleurs, éclate au grand jour : les établissements pénitentiaires sont en passe de devenir les nouveaux lieux de pouvoir des détenus et singulièrement des djihadistes. Ils usent de la violence contre les surveillants désarmés et délégitimés. "Il faut cesser de pleurer sur les détenus", a estimé Rachida Dati, ce mercredi matin sur RTL. L’ancienne Garde des Sceaux, invitée à commenter le mouvement social des gardiens de prison, juge que le gouvernement, par son incompréhension, prend le risque "de laisser les détenus gagner". Répondre à cette crise, issue d’une culpabilisation plus générale de la société, ne peut se contenter de primes supplémentaires. Il faut en finir avec l’inflation des droits accordés aux seuls prisonniers, au détriment de la sécurité. L’interdiction des fouilles systématiques est une des raisons qui permettent à des islamistes de s’armer et d’attaquer des surveillants.

Le soutien que rencontrent ces surveillants de prison auprès de l’opinion est un signe parmi d’autres d’un rejet de l’angélisme, ridiculisé par ses âneries. Ainsi, il est frappant de constater également le peu d’émoi que suscite le sort des Français partis combattre sous le drapeau de l’Etat islamique et qui réclament désormais de "rentrer chez eux" après avoir fait la guerre à leur propre pays. Alors que la peine de mort menace ces hommes et ces femmes qui ont pris les armes, en Irak ou en Syrie, les belles âmes n’arrivent plus à faire entendre leurs indignations. Florence Parly, ministre de la Défense, déclare : "Les djihadistes n’ont jamais eu d’état d’âme, je ne vois pas pourquoi nous en aurions pour eux". Manuel Valls estime également que ces terroristes ne doivent pas être jugés en France, même s’ils risquent la pendaison. Il explique : "D’une certaine manière nous appliquons, sans le dire, une forme de déchéance de nationalité". Ce n’est pas la première fois que l’ancien premier ministre socialiste surprend par ses positions tranchées. Elles soulignent, en contraste, la prudence d’Emmanuel Macron. La posture "humaniste" du président reste constituée de l’héritage de mai 68, qui a mis l’autorité cul par-dessus tête au profit du sentimentalisme et de la dévotion à l’Autre. Macron saura-t-il s’en défaire, dans la crise des prisons et face à la traitrise des Français passés à l’ennemi ? Il est trop tôt pour claironner le crépuscule des faux gentils. Mais les djihadistes qui humilient la France au nom des droits de l’homme n’auront pas volé les retours de bâton.

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...