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Pfizer piégé : le récit unique sur le Covid-19 continue de s’effondrer

, popularité : 3%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux semble accuser Pfizer de développer des mutations sur le Covid-19 pour développer des vaccins.

Let’s see 30M

Share, retweet, and embed this video !

This story is far from over. pic.twitter.com/xaRvlD5qTo

— Project Veritas (@Project_Veritas) February 1, 2023

Filmé en caméra cachée par l’organisation conservatrice Project Veritas, un cadre de l’entreprise pharmaceutique y explique à son interlocutrice quatre choses intéressantes sur la politique de son employeur :

« L’une des choses que nous explorons est la suivante : pourquoi ne pas simplement le faire muter nous-mêmes pour pouvoir créer – développer préventivement de nouveaux vaccins, n’est-ce pas ? Donc, nous devons faire ça. Mais si on le fait, il y a un risque, comme vous pouvez l’imaginer, que personne ne veuille qu’une entreprise pharmaceutique fasse muter ces putains de virus. »

« Ne le dis à personne. Promets que tu ne le diras à personne. Le principe est le suivant : on inocule le virus à des singes, on les oblige successivement à s’infecter les uns les autres et on prélève des échantillons en série sur eux. »

« Il faut être très contrôlé pour s’assurer que le virus que l’on fait muter ne crée pas quelque chose qui se propage partout. Ce qui, je le soupçonne, est la façon dont le virus a commencé à Wuhan, pour être honnête. Ça n’a aucun sens que ce virus sorte de nulle part. C’est des conneries. »

« D’après ce que j’ai entendu, ils sont en train de l’optimiser mais ils vont lentement parce que tout le monde est très prudent – évidemment, ils ne veulent pas trop accélérer les choses. Je pense qu’ils essaient également de le faire à titre exploratoire car il est évident que l’on ne veut pas faire de publicité sur le fait que l’on cherche à découvrir de futures mutations. »

Panique et interrogations

Très rapidement, la vidéo repartagée sur le compte Twitter du docteur Robert Malone devient virale sur le réseau, suscitant panique, indignation et paranoïa. Le labo serait-il en train de mener des recherches de type « gain de fonction » ou « évolution directe » afin d’engranger profits sur profits grâce aux vaccins déclinés sur mesure pour correspondre aux nouveaux variants ?

Le communiqué de presse de Pfizer, qui ne dément pas vraiment les propos de son employé, assure que « Pfizer n’a pas effectué de recherche sur le gain de fonction ou l’évolution dirigée » et que leurs recherches « sont entreprises dès qu’une nouvelle variante préoccupante a été identifiée par les autorités de santé publique » : donc du côté de la caméra cachée comme de la comm’ officielle de Pfizer, il n’y a pas d’ambiguïté, nous n’avons pas affaire aux apprentis sorciers qui font naître de nouveaux variants par appât du gain comme la mise en scène dramatique du Project Veritas laisse supposer.

Pfizer ne fait qu’exploiter les variants déjà là pour anticiper ses développements futurs par des vaccins, ce qui semble être quelque chose d’assez routinier dans le milieu. Après tout, l’évolution directe est quelque chose de commun en virologie, tout comme l’usage de singes en matière de recherches sur les virus de type SARS-2.

Si la vidéo est un non évènement sur le plan virologique ou pharmaceutique, pourquoi donc en parler ? Parce que son traitement médiatique chaotique, tout comme les fantasmes qu’elle suscite, en disent long sur la manière autoritaire et discrétionnaire dont s’est imposé le discours unique sur le covid porté par les labos, les médias et les États.

Cette volonté de contrôler le discours public sanitaire a provoqué une vague de défiance populaire sans précédent, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur s’est retrouvé du côté des défenseurs des libertés publiques atterrés par l’assaut des covidistes contre la liberté de la presse et le pluralisme politique, le pire du côté d’un sentiment des discours complotistes et antivax devenus malheureusement mainstream.

Imposer un discours unique sur le covid

Mais reprenons. Quelques heures après la publication de la vidéo du Project Veritas, elle disparaît de Google et n’apparaît plus en recherches sur les réseaux sociaux.

Dans un premier temps la grande presse ne s’y intéresse pas trop, et c’est finalement parce que la vidéo jouit d’une grande popularité sur Twitter qu’on assiste à quelques articles de fact-checking des jours après sa diffusion.

Un pseudo-débat se forme pour se demander si l’employé de Pfizer est réellement un employé de Pfizer (sans surprise, oui il travaille bien pour le labo ).

Ghosting, censure préalable discrète, gaslighting sur les réseaux puis service après-vente de la presse pour rectifier le tir sur la « désinformation covid » et la mettre en conformité avec le discours porté par les labos et les institutions.

La manœuvre ne date pas d’hier, mais remonte à 2020. En effet, dès le 14 février de cette année, le directeur général de l’OMS déclare au cours de la conférence de Munich sur la sécurité que la lutte n’est pas seulement contre l’épidémie, mais contre « l’infodémie », c’est-à-dire les fake news et la désinformation sur la science. « Notre pire ennemi n’est pas le virus lui-même. Ce sont les rumeurs, les peurs et les marques d’infamie » affirme-t-il en une autre occasion.

Contre les Fake News

C’est pour contrer cette « désinformation » que l’OMS va commencer à travailler main dans la main avec les médias et en particulier les réseaux sociaux comme Facebook, Google, Tiktok, Youtube ou encore Tencent et même Wikipédia. À partir de ce moment-là, l’OMS construit une stratégie de communication à échelle mondiale pour s’assurer que tous les messages de santé publique sur le covid aillent « dans le bon sens ».

Elle fait d’abord en sorte que Google répercute les bonnes informations en haut de sa page de recherches. Ensuite, elle va rechercher le soutien des principaux réseaux sociaux et même de compagnies comme Uber ou Airbnb pour relayer son discours sanitaire. Finalement, elle recrute des influenceurs et des faiseurs d’opinion pour contrôler le contenu des plateformes vidéos et réseaux sociaux.

C’est peu de temps après qu’on peut voir apparaître sur Facebook les fameux messages attachés à tous les contenus repartagés sur la question du Covid. La société a décidé de faire disparaître les propos et théories « conspirationnistes » dénoncées par les organismes internationaux, c’est-à-dire principalement l’OMS.

En résumé, l’organisation va s’assurer qu’une grande partie des entreprises de presse et des médias relaient le discours sur le covid proposé par l’OMS et s’attacher à discréditer tout ce qui s’en écarte. En ce sens, les industries pharmaceutiques qui marchent de concert avec les États et les organismes internationaux se révèlent particulièrement attentifs à leur réputation publique.

Pas besoin de conspiration pour expliquer cette coordination verticale diffuse et totalisante, véritable bureaucratie parallèle qui va se mettre en place contre la désinformation : toutes les étapes de sa mise en place sont publiques et revendiquées, au nom de la sacro-sainte lutte contre l’infodémie.

Or ce qui s’écarte du discours officiel n’est pas nécessairement antiscience ou antivax, mais peut tout simplement être critique sur la stratégie adoptée, qui, rappelons-le faisait des confinements, du tracing numérique et de la vaccination à grande échelle avec ségrégation sociale des non-vaccinés pour l’ensemble de la population mondiale.

Et puis est arrivé Elon Musk , qui rachète Twitter et préfère la liberté d’expression au consensus covid obligatoire. Les Twitter Files , comme par hasard fort peu relayées par une grande presse tout occupée à critiquer le patron de Tesla, ont soulevé un coin du voile des méthodes de harcèlement des institutions comme des labos visant à faire taire les voix politiques mais aussi scientifiques discordantes sur le sujet covid sur Twitter. Il ne s’agissait pas seulement de proposer un seul récit scientifique acceptable mais aussi de faire taire toute critique qui s’écartait du plan média de l’OMS.

L’OMS sous influence

Sauf que l’OMS, qui va s’occuper de coordonner la réponse à la crise covid, est loin d’être un organe neutre et indépendant. Son orientation et sa stratégie globale relèvent de choix politiques et sur la question de la gestion covid, elle s’est alignée sur la politique autoritaire de la Chine à partir de février 2020. Pour la première fois dans l’histoire de la lutte contre les épidémies, on va employer des confinements, c’est-à-dire des techniques de contrôle qui relèvent davantage du droit pénal (les résidences surveillées) que des réponses pharmaceutiques classiques.

Toby Green et Thomas Fazi rappellent dans leur essai The Covid Consensus que, à cette époque, l’Italie subit la première crise sanitaire en dehors de la Chine, poussant les autorités à placer plusieurs municipalités de Lombardie en quarantaine.

Plus important, l’OMS publie le 24 février un rapport cosigné par le Dr Bruce Aylward et le Dr Wannian Liang du ministère chinois de la Santé sur la crise covid à Wuhan. On y explique que l’origine du virus est clairement zoonotique et surtout on reprend les directives de Xi Jinping sur la nécessité d’éradiquer totalement le virus par tous les moyens possibles.

C’est cette volonté qui expliquera que le pouvoir politique va d’emblée écarter les solutions classiques limitées dans le temps et à certaines franges de la population de lutte contre la pandémie pour tester de nouvelles techniques, dont des mesures de santé publique « non pharmaceutiques » comme la détection et l’isolation, le traçage des contacts, et des quarantaines de type « cordon sanitaire ». « Les mesures qui ont été employées pour contenir le Covid-19 en Chine sont les seules mesures qui sont actuellement éprouvées pour interrompre ou minimiser les chaînes de transmission entre humains », peut-on lire noir sur blanc dans le rapport, vendant la solution chinoise comme unique et transposable dans toutes les situations possibles.

En l’espace de quelques semaines, au sein de l’OMS, le paradigme ancien en termes de lutte contre les épidémies est mis à la poubelle et un nouveau consensus s’établit au sein de la communauté scientifique en accord avec les directives d’un des pays les plus autoritaires, antidémocratiques au monde. En quelque sorte, pour résumer, l’acceptation par l’OMS du modèle sanitaire chinois a « nettoyé » son message de toute dimension politique visible pour le rendre manipulable par les technocrates du monde entier.

Le faux consensus narratif sur le covid

Le récit covid unique officiel qui va s’imposer va toutefois vite se désagréger. Aujourd’hui, la soi-disant gestion exemplaire chinoise offre au monde entier le spectacle d’un système à la fois carcérale et économiquement suicidaire.

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« Xi Jinping, démission ! »

Les protestations se multiplient en Chine face aux mesures drastiques contre le Covid-19

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pic.twitter.com/iB4X9tYexF

— BFMTV (@BFMTV) November 27, 2022

Il n’y aura pas de Great Reset ou de société post-libérale vantée par des élites sous influence. La feuille de route covid avait des trous, elle a changé en fonction des circonstances et des intérêts particuliers, sa rhétorique technocratique dissimulait (mal) le riant modèle politique chinois sur lequel s’est appuyé l’OMS pour diffuser la bonne parole en matière de lutte contre la pandémie. Son impact catastrophique sur la santé, l’économie, les libertés publiques partout en Occident a incité beaucoup de ses défenseurs à le renier. Une partie même de ses plus fervents défenseurs a fini par exprimer des regrets, à l’image de Delfraissy , qui a cherché à minimiser son rôle dans la catastrophe générale.

Sur les revirements successifs de la vérité covidienne, prenons l’exemple évoqué par l’employé de Pfizer.

Crazy. One of the directors for @pfizer lashes out and violently attacks the @Project_Veritas crew after he was approached for comment about his controversial comments in an undercover video sting. pic.twitter.com/mBsaIo0Kiu

— Andy Ngô

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(@MrAndyNgo) January 26, 2023

Dans la vidéo de Project Veritas, il suggère que le virus est sorti d’un laboratoire et n’a pas une origine naturelle. Or le discours officiel sur la question a longtemps considéré cette hypothèse comme relevant du complotisme, interdisant toute discussion sérieuse sur le sujet.

Il a fallu quelques esprits indépendants, comme Nicolas Wade aux États-Unis, Matt Ridley en Grande-Bretagne ou encore Yves Bourdillon dans les colonnes de Contrepoints pour évoquer cette piste jusqu’alors considérée comme impensable par les gens sérieux.

Sur le sujet, l’orthodoxie sanitaire a changé et les persécutions médiatiques contre les hérétiques « complotistes » ont cessé. Mais on retrouve le même type de mécanisme autoritaire interdisant tout débat rationnel au sein des populations quand il a été question d’interroger l’efficacité des masques, la pertinence des modèles mathématiques de prédiction (qui se sont révélés faux pour la plupart), la vaccination quasi obligatoire, ses effets secondaires indésirables, la nécessité de construire une immunité naturelle, l’isolement des fractions de population les plus susceptibles d’être victimes du covid, le caractère liberticide de zero covid , l’hospitalocentrisme de la réponse politique française, les traitements préventifs du covid, la pertinence sanitaire des confinements, ou bien entendu la nécessité d’un pass sanitaire et la normalisation de la ségrégation sociale pour raison sanitaire.

Quelques questions qui dérangent

Green et Fazi font du récit unique sur le covid l’origine du désastre global que fut la lutte contre la pandémie. Seulement, leurs interrogations – et les réponses qu’ils proposent – sont plus dérangeantes encore. Comment se fait-il que le modèle autoritaire chinois ait été accepté avec autant de facilité par notre classe politique, mais aussi par une fraction non négligeable de la population ?

Le premier élément de réponse proposé porte sur l’influence croissante de la Chine dans le monde, qui non seulement s’étend mais répond à une politique de compétition et donc d’influence avec les États-Unis.

En réponse au soft power américain, le gouvernement chinois cherche également à étendre discrètement son emprise. C’est grâce à cette stratégie d’influence que la Chine a réussi à défendre son « capitalisme autoritaire » comme un véhicule distinct du modèle occidental et plus efficace pour moderniser que celui porté par les démocraties libérales.

Plus inquiétant encore, le modèle chinois a tout pour séduire des élites technocratiques occidentales, qui ont pu retrouver dans le management autoritaire de la crise l’apparence d’efficacité qu’ils recherchent pour leurs propres organisations. Pour Fazi et Green, il faudrait s’inquiéter d’une possible convergence autoritaire entre Chine et Occident sur le sujet, dans laquelle les élites technocratiques se retrouvent pour cornériser au final les institutions traditionnelles du libéralisme politique.

Le second élément de réponse proposé par Fazi et Green repose sur l’acceptation par les populations de la gouvernance par l’exception permanente. Sur le sujet, pour les deux auteurs la crise covid n’a fait qu’accélérer une tendance de fond. Depuis maintenant plusieurs décennies, la succession de crises, terroriste, économique, sanitaire, militaire normalise l’idée que par souci d’efficacité politique, il convient de s’habituer à la précarité de situation et à l’extension des pouvoirs de l’État, en particulier en matière de surveillance. De facto, cela revient à admettre l’obsolescence de l’État de droit et d’un gouvernement aux pouvoirs limités pour respecter les libertés individuelles.

Derrière la vidéo du Project Veritas, il n’y a donc pas seulement la communication étrange de Pfizer, le flot de commentaires angoissés qu’elle a suscités et une compagne de communication étonnamment artificielle qui posent problème. C’est un témoignage des effets pervers du retour de la propagande à l’ère informationnelle et du recul généralisé de la culture libérale partout dans le monde.

Voir en ligne : https://www.contrepoints.org/2023/0...