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Ces médias publics qui roulent à gauche...

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« Ces médias publics qui roulent à gauche... »

Les médias publics font-ils honnêtement leur boulot ? En Grande-Bretagne comme en France, la réponse est non. Ainsi, Boris Johnson entend demander des comptes au groupe audiovisuel public BBC, accusé de partialité. Fort de sa large victoire aux législatives, le premier ministre britannique envisage de réduire la redevance télévisuelle qui bénéficie à l’institution (2000 journalistes partout dans le monde). Il souhaite également que le non-paiement de cette redevance, jusqu’ici considéré comme un crime passible de 1000 livres d’amende (1.183 euros), soit requalifié en délit, entrainant des amendes moins élevées. Johnson reproche notamment à la BBC son traitement de la campagne législative, estimant qu’elle a manqué d’objectivité et montré de claires préférences éditoriales. Je prends ces précisions d’une dépêche AFP publiée ce mercredi. Je n’ai pas en ma possession tous les éléments me permettant de mesurer le degré de militantisme de "Auntie" ("Tata"), ainsi que les britanniques nomment leur audiovisuel nationalisé. J’observe néanmoins que le procès soutenu par Johnson pourrait se faire semblablement en France contre Radio France, et singulièrement contre France Inter. Si la droite française avait un minimum de courage et d’honneur, elle aurait depuis longtemps protesté contre les partis pris idéologiques de journalistes, forcément progressistes et diversitaires, qui se croient dépositaires d’une morale officielle. Hormis quelques rares exceptions, la devise de l’audiovisuel public français pourrait être : "Que nul n’entre ici s’il n’est de gauche".

Quand le journalisme est guidé par l’idéologie, les faits s’effacent devant les dogmes. C’est pour cette raison que la profession a admis, pour ceux qui ont accepté de reconnaître leur aveuglement, n’avoir rien vu venir de la révolte pourtant prévisible des Gilets jaunes. Les caricatures qui accompagnent Trump, Johnson, Orban, Salvini et tout ce qui peut ressembler à un populiste sont les fruits d’une même pensée doctrinaire. Celle-ci s’épargne, par mimétisme et conformisme, de réfléchir sur l’évolution des sociétés confrontées à la brutalité de la mondialisation et des déracinements. Ces travers sont communs à tous les médias. Toutefois, ils sont plus insupportables encore quand ils sont accentués dans les médias publics, financés par l’argent de tous. Un impératif d’équilibre dans les opinions devrait aller de soi. Or, là plus qu’ailleurs, un étiqueté populiste est vu comme un indésirable, sinon un fasciste en puissance. Invité dernièrement sur France Inter, le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, Geoffroy Lejeune, a dû répondre à une accusation en antisémitisme au prétexte que son hebdomadaire avait fait une Une critique sur George Soros. Mais n’est-ce pas Eric Zemmour, autre juif, qui est la cible permanente des nouveaux Savonarole ? Rien ne justifie l’appropriation de l’audiovisuel public par la gauche, sinon un manque de vigilance de la droite. De son Angleterre, Johnson vient rappeler à cette droite transparente les saines vertus de l’indignation.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...