C’est son une identité que cherche le Français :
Il est vrai qu’en ces temps il l’a bien égarée,
Car qu’en est-il encor quand l’acte de décès
Est déjà bien signé par le raz-de-marée ?
Sa tête épouvantée émerge encore un peu
Au-dessus des flots noirs de tous ces étrangers :
Le voilà foudroyé dans un sauve-qui-peut,
Qui seul serait en passe de le protéger.
Il a beau se pourvoir de ces mots de Renan*,
Disant de la Nation qu’elle est d’abord une âme,
Une vision commune, un élan consonant :
S’effiloche en France pourtant toute la trame.
La volonté de "continuer […] l’héritage,
Reçu indivis" d’ancêtres et de parents,
Qui pourrait en oser encore le partage
Quand l’Histoire est vouée à sortir de ses rangs ?
Les barbares sont là pour nous décapiter,
Nous, tous les bons Français, nous, les bons franchouillards :
Est morte désormais la belle identité
Pour n’avoir été que misérables trouillards. (27/06/15)
* "Qu’est-ce qu’une Nation ?". Conférence 1882 en Sorbonne