A quatre-vingt-un ans je crois avoir compris
Que je ne ferai plus mes actes de vingt ans :
La testostérone me l’aura bien appris,
Je ne banderai plus désormais tout autant.

Pardonnez-moi, vous femmes, que j’ai tant connues :
A gorge déployée je vous ferais bien rire
Je ne vous demande plus de vous mettre nues
J’endosse ma défaite, il me faut tout proscrire.

Ramolli, moulu, flapi, je suis un vieux papy
Sans plus aucun ressort et las de tout effort :
Je demeure prostré et comme décrépi,
N’attendant plus d’issue que celle de la mort.

Des souvenirs parfois titillent ma mémoire
Comme pour me dire "mais quoi ? Réveille-toi !"
Et je recherche alors dans mon bien vieux grimoire
S’il peut dire "c’est cuit" pour en rester pantois.

La vie n’est rien d’autre qu’une série d’épreuves,
Mais la plus difficile est celle de vieillesse :
On ne passe jamais le cap de cette preuve
Que la fin n’est rien que notre ultime promesse. (8/06/2018)