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Mgr Barbarin boira le calice jusqu’à la lie

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Par Marianne Arnaud, un dimanche, la messe, Lyon :

" Qu’avais-je écrit sur Mgr Barbarin qui méritât que Temps et Contretemps refuse mon texte ? D’avoir fait allusion à la « bonne foi des journalistes » qui avait manqué à Philippe Barbarin ? De m’être étonnée qu’un Premier ministre méprise la séparation des pouvoirs au point d’avoir demandé sa démission ? Ou bien d’avoir comparé le sort qui lui était fait à celui qui avait été réservé à Mgr Gaillot ? Je ne sais ? Or la semaine de la Passion allait s’ouvrir, il fallait que je fasse quelque chose, moi qui vis à Lyon, au cœur de la tourmente. Après quelques clics sur le site de ma paroisse – Notre Dame-Saint Louis – je décidai de me rendre ce dimanche, à la messe de 10 heures.

Très peu de monde dans la Grande rue de la Guillotière en ce beau dimanche des Rameaux, mais dès que j’eus tourné le coin de la rue, la fête se préparait bel et bien à en juger au nombre de Roms qui vendaient leurs branches de buis aux paroissiens. Je reconnus même un jeune habitué de mon quartier qui avait disparu depuis quelque temps, qui me fit la bise, et à qui j’achetai, moi aussi, une branche de buis. Profitant de la présence d’une dame plutôt âgée à mes côtés, je lui demandai à brûle-pourpoint ce qu’elle pensait de Mgr Barbarin. La réponse ne s’est pas faite attendre : « Il n’aurait pas dû dire ce qu’il a dit, voilà ce que je pense. Dans la maison, là où j’habite, tout le monde pense la même chose. Vous me demandez, j’aurais pu vous dire autre chose, mais moi, je vous dis la vérité ! » Ainsi, pensai-je en gravissant les marches du porche, les vieux catholiques ne seraient pas derrière leur Pasteur ?

L’église se remplissait doucement, je m’assis au sixième rang, en bord de travée. Bientôt je laissai passer une dame qui s’assit à côté de moi avec qui je pus échanger quelques mots avant que l’orgue tonitruant nous oblige à nous taire. Elle n’avait pas d’opinion tranchée sur l’affaire, mais croyait tout de même à un acharnement médiatique. Orchestré par qui ? Mystère ! En quelques minutes l’église s’était remplie, et au-delà, d’une foule de gens de tous âges, depuis les bébés dans les bras de leur mère jusqu’aux vieillards dans leur fauteuil roulant. Ma voisine, qui n’était pas du quartier, m’avait dit à quel point elle aimait venir dans cette église pour la vitalité toute particulière de cette paroisse. Je constatai que c’était on ne peut plus vrai ! La foule brandissait joyeusement ses branches de buis pour la bénédiction des Rameaux. Grâce à un monsieur à la très belle voix, juste derrière moi, j’ai pu moi aussi chanter à tue-tête : « Voici celui qui vient au nom du Seigneur. Acclamons notre Roi, Hosanna ! »

Sur la feuille publiée par l’Ensemble paroissial à la disposition des participants à cette messe, il était inscrit : « Dimanche des Rameaux et de la Passion ». Tout au long de cette messe je n’ai pu m’empêcher de penser que pour Mgr Barbarin, cette semaine serait celle de sa passion. L’évangile mentionnait bien l’ânon sur lequel Jésus avait pris place et avait fait son entrée triomphale à Jérusalem. Mais il y fut surtout question de la trahison de Judas, de la sueur de sang du Jardin des Oliviers, du procès devant Pilate où le peuple criait : « Crucifiez-le ! » Puis la trahison de Pierre, avant que le coq n’ait chanté trois fois, et enfin la crucifixion et la mort.

J’étais encore perdue dans mes pensées, quand à l’issue de son homélie, le Père curé annonça l’annulation du chemin de Croix rituel du Vendredi Saint dans les rues de Lyon, présidé par le Cardinal Barbarin.

La sortie fut cependant très joyeuse, nous eûmes droit à une nouvelle bénédiction de nos rameaux de buis, toujours brandis très haut ! Les trois prêtres se tenaient sous le porche, maintenant, et écoutaient ou disaient un mot à chacun. J’ai fait éclater de rire le Père noir en lui glissant à l’oreille que j’avais bien remarqué que c’était lui qui avait « fait la vaisselle » ! J’emboîtai alors le pas au monsieur à la belle voix. J’appris qu’il était bénévole pour les Petits Frères des Pauvres et que, de ce pas, il allait emmener quatre mamies de plus de 90 ans chacune au restaurant ! Mais à la question de savoir comment il réagissait en ce qui concernait Mgr Barbarin, il dit qu’il n’avait aucun avis, mais que, pour ce qu’il en était de l’annulation du Chemin de Croix, il pensait que c’était une bonne chose car il avait toujours été contre !

Seule une dame accompagnée d’un jeune homme de 16 ou 17 ans avec qui je fis le chemin du retour, exprima sa compassion pour Mgr Barbarin qui, d’après elle, subissait une véritable cabale orchestrée par elle ne savait pas qui. Elle ne savait pas si l’annulation du Chemin de Croix était une bonne chose. Je lui fis remarquer que si l’Eglise était peut-être tenue à une certaine réserve, les Catholiques eux, et en particulier les jeunes Catholiques, étaient en droit de se lever pour défendre leur évêque. Elle dit qu’elle était tout à fait de mon avis, mais le jeune homme, quant à lui, resta muet.

Ce matin à l’heure où j’écris, on peut encore lire sur le site de l’église Notre Dame – Saint Louis :

Vendredi 25 mars – Vendredi Saint
18 h 30 Chemin de Croix
Présidé par le Cardinal Barbarin
De ND-St Louis à St Jean.

« Mon Dieu, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ! » "

Par Marianne Arnaud,
Image illustrative de l'article Église Notre-Dame Saint-Louis de Lyon
D’accord, pas d’accord : atoilhonneur chez yahoo.fr

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2016/03...