C’est vrai, quoi, pourquoi ne lui a-t-on accordé que la nationalité française, un boulot dans les pompiers, et quelques médailles ? Ça fait un peu mesquin, vous ne trouvez pas ? Moi, je pense qu’il faudrait le nommer ministre de quelque chose à la place d’un des guignols du gouvernement. Il ferait probablement mieux qu’eux.

J’aurais consacré ma tribune à Mamoudou Gassama, si ce n’est que tout ce que je voulais souligner a été dit et répété par nombre de commentateurs de la ré-infosphère – Franck Crudo, sur Causeur, en particulier, ayant très exactement exprimé ma pensée- : pour simplifier, oui, bravo au malien pour son « exploit » (n’exagérons pas non plus, ce n’est pas la conquête de l’Everest sans oxygène et en short), oui, bien sûr, pour lui accorder un permis de séjour (on le donne à des tas de gens qui crachent sur la France, à plus forte raison à lui), oui, pour un job dans les pompiers (il a fait la démonstration de ses compétences). Pour le reste, Élysée, la Mairie de Paris, les assos... dégoût et mépris.

Bon, il y a quand même deux ou trois petites choses qui n’ont pas été évoquées, ou à peine, et pour cause, peut-être que ça aurait fait un peu tache dans le tableau idyllique que la bien-pensance (toujours fidèle au poste) s’est aussitôt évertuée à nous peindre en rose, dans un ballet d’informations soigneusement triées.
Ainsi, vous noterez que malgré le battage médiatique (mais ce n’est pas une surprise pour vous), nous n’avons eu droit à aucune précision sur le père de cet enfant « miraculé », sinon qu’il avait laissé seule sa progéniture pour faire des courses et que, tenté par le démon du jeu, il s’était mis à une partie de Pokemon Go. Pas de nom, bien sûr, pas d’origine (il n’est donc ni breton, ni alsacien, c’est une certitude, sinon on nous l’aurait dit et redit, ne serait-ce que pour faire du remplissage – au fait, il est réunionnais).
Autre précision que ma curiosité aurait aimé satisfaire – et sans aucune arrière pensée, je vous l’assure -, est-il techniquement possible d’accomplir l’escalade que nous montre la vidéo sans entraînement spécifique ? Ce qui m’a fasciné, en effet, c’est que Gassama n’hésite jamais, et trouve tout de suite ses prises. Pourquoi les télés en continu, qui grouillent d’experts en tout, et donc forcément en escalade, n’ont pas posé la question (sauf omission de ma part, je ne regarde pas la télé 24h/24) ? Si ça se trouve, le malien est tout bonnement adepte des cascades urbaines, et pas, comme certains n’ont pas hésité à l’envisager, un monte-en-l’air professionnel (ça ferait rire de la France jusqu’en Papouasie Nouvelle Guinée si c’était vrai).
Idem pour l’attitude des voisins de balcon : ils semblent tellement empotés qu’ils n’ont pas l’air réels.
De là à ce que des esprits tordus (forcément de la fachosphère raciste et islamophobe) soupçonnent une manipulation.

Bref, il semblerait que Macron ait « en même temps » pris conscience que l’enfumage était poussé trop loin. D’où un double rétro-pédalage : de Jupiter soi-même précisant que le « geste » fait en faveur de Mamoudou Gassama était et devait demeurer exceptionnel, ainsi que du du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, ce mercredi, au Sénat, qui a mis en ébullition toutes les belles âmes de France et des Territoires : « les migrants font du benchmarking » (ils choisissent leur destination en fonction des avantages que le pays « d’accueil » leur procure), a-t-il osé répondre à la question d’un sénateur complice.
Quel ramdam, les amis ! Et pourquoi justement maintenant ? Ben voyons…