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Macron, vedette américaine à Biarritz

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« Macron, vedette américaine à Biarritz »

Emmanuel Macron a été la vraie vedette américaine du festival de Biarritz, qui s’achève ce lundi. Il faut reconnaître au président français un talent pour les mises en scènes et les décors. Ces artifices viennent avantageusement valoriser sa personne. Sa défense du multilatéralisme s’accompagne, chez lui, d’une propension paradoxale à capter unilatéralement la lumière. Le sommet du G7, qu’il a organisé ce week-end au Pays basque, a été une réussite théâtrale. Samedi à midi, face à la baie ensoleillée, le président faisait une déclaration télévisée pour dire : "Nous devons répondre à cet appel de l’océan qui est derrière moi et à l’appel de la forêt qui brûle aujourd’hui en Amazonie". La veille, il avait dénoncé à ce propos un "écocide", en accusant le président brésilien Jair Bolsonaro de lui avoir "menti" sur sa lutte contre le réchauffement climatique. Macron a d’ailleurs trouvé là un prétexte pour se retirer - unilatéralement - de l‘accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur (marché commun de l’Amérique du sud). Le samedi soir, le président invitait ses hôtes à un dîner au phare de la Pointe-Saint-Martin (73 mètres de haut), afin de symboliser, sans doute, l’élévation des vues. Dimanche, c’est par un ultime rebondissement que Macron a parachevé son show en invitant par surprise le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, afin de se montrer aussi en chef d’orchestre de la diplomatie occidentale. Mais faut-il être dupe de ces effets de communication ? L’artiste s’aime trop pour être à l’écoute du monde.

Donald Trump, ce lundi, a aimablement recadré l’ambitieux Narcisse en rappelant que Macron lui avait demandé son accord avant d’inviter l’Iranien : "Si c’est ce que vous voulez, Allez-y". La veille le président américain avait démenti des propos du président français qui laissaient entendre qu’il avait mandat du G7 pour s’entretenir avec Javad Zarif. En définitive, ce dernier a été reçu par des membres du gouvernement français puis par le président à la mairie de Biarritz avant de reprendre son avion. Une même entrevue s’était déroulée peu auparavant à Paris. Quant aux Brésiliens, ils ont vite fait savoir qu’ils n’avaient pas apprécié l’accusation de mensonge portée par Macron contre Bolsonaro, ainsi que les indignations sur les incendies en Amazonie brésilienne, qui furent plus importants du temps de Lula, enfant chéri de la gauche. Tweet du ministre de l’Education, Abraham Weintraub : "Macron n’est pas à la hauteur de ce débat (sur l’Amazonie). C’est juste un crétin opportuniste qui cherche le soutien du lobby agricole français." Bolsonaro s’est en revanche disqualifié en approuvant un tweet injurieux contre Brigitte Macron. Demeure la question : à quoi sert le G7, sinon à devenir le festival de Cannes de la politique ? Ni la Chine, ni l’Inde, ni la Russie n’y sont conviés. Et les sujets qui fâchent, portés par les peuples en révolte contre la mondialisation, sont évacués car trop complexes, sulfureux. Macron ne jure plus que par le climat. "Notre maison brûle, littéralement", a-t-il répété, 17 ans après Jacques Chirac. Mais ne voit-il pas que la France, elle aussi, est inflammable ?

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...