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Réforme des retraites : les avocats vent debout

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Article du 3 février

« Réforme des retraites : les avocats vent debout »

La réforme des retraites porte les tares de la macronie. Elle est à l’image du comportement de la caste : dogmatique, irréaliste, brutale dans son entêtement. C’est une approche sans affect, technocratique et comptable qui a conduit, par exemple, la majorité présidentielle à refuser d’allonger le congé d’entreprise qu’une proposition de loi se proposait d’accorder aux parents après le décès d’un enfant. Devant l’unanime indignation, l’erreur sera corrigée dès ce lundi. Sera également revue, sous la pression du Conseil d’Etat, la circulaire Castaner qui entendait tout bonnement effacer, pour les municipales, les nuances politiques des communes rurales et périphériques de moins de 9000 habitants, soit 97% des communes représentant la France des Oubliés, sommés de rester sous terre en dépit des révoltes des Gilets jaunes. C’est dans ce contexte d’un gouvernement sans ancrage et déconnecté du terrain qu’a été "pensé" le régime universel de retraites par points : une glaciale construction intellectuelle qui vise à imposer une indifférenciation dans un domaine - une vie de travail - forcément diversifié par nature. Depuis, le Conseil d’Etat a assuré ne pouvoir "garantir la sécurité juridique du texte". Il a critiqué également "les projections financières lacunaires de l’étude d’impact". Alors même que le financement du projet n’est pas garanti – en contradiction avec l’article 40 de la Constitution qui interdit l’irresponsabilité financière – les députés entament ce lundi l’examen de ce brouillon irréfléchi, lacunaire, bancal.

Ce sont les avocats qui nomment, le plus clairement, l’objectif de la réforme quand ils s’insurgent contre la nationalisation rampante des retraites. En 1984, les défenseurs de l’Ecole libre étaient massivement descendus dans les rues pour préserver l’école privée de l’emprise étatique. Toutes proportions gardées, c’est pour une semblable défense de "l’aventure libérale" que se mobilise la totalité des barreaux, en grève depuis un mois. Ils seront encore une fois dans les rues ce lundi, singulièrement à Paris. "Ils veulent nous réformer plutôt que de se réformer eux-mêmes", a argumenté récemment Christiane Féral-Schuhl, présidente du conseil national des barreaux, parlant des initiateurs de cette réforme. De fait, aucun autre pays au monde, pas même la Suède, n’a retenu cette utopie universaliste, incongrue dans son essence. Elle est, à l’évidence, incapable de répondre aux multiples particularités des carrières. D’ailleurs, au prétexte de supprimer des régimes spéciaux, la macronie a allongé la liste des régimes spécifiques. Sa volonté de nationaliser le régime autonome des avocats, qui fonctionne très bien sans l’aide de personne, serait notamment pour l ’Etat l’occasion de faire main basse sur leur caisse et ses deux milliards d’euros de réserves. En définitive, c’est l’existence même d’une profession libérale et indépendante, créatrice d’emplois, qui est menacée par ce gouvernement, prisonnier de dogmes vermoulus. L’aptitude d’Emmanuel Macron se résume ici à détruire ce qui marche, pour pouvoir orgueilleusement imposer sa marque.
Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/202...