« Discrimination : pourquoi Schiappa se trompe »
L’idéologie antiraciste et son principe de non-discrimination sont à la source du communautarisme et des infiltrations islamistes dans la société désarmée. Mais pour Marlène Schiappa, ce désastre ne vaut visiblement rien. Ce lundi, sur RTL, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes a annoncé vouloir "dénoncer" les entreprises accusées de discriminer à l’embauche. Une liste des fautives sera publiée le 6 février, sur le principe du "name and shame". Au début du mois, une étude auprès de grandes entreprises françaises aurait mis en évidence "une discrimination significative et robuste selon le critère de l’origine à l’encontre du candidat présumé maghrébin". Le gouvernement relance donc la vieille dialectique antiraciste qui accorde aux minorités le statut de victimes, sésame dispensant des efforts d’intégration et d’assimilation aux valeurs françaises. C’est parce qu’il ne fallait pas discriminer Mickaël Harpon que ce fonctionnaire de police avait été laissé en paix malgré sa radicalisation islamiste. Elle allait le pousser, le 3 octobre, à assassiner au couteau quatre policiers au sein de l’impénétrable préfecture de Paris. C’est en application de cette même attitude que la RATP s’est largement ouverte à la "diversité", au point d’y accueillir des Fichés S. Samy Amimour, un des tueurs du Bataclan, avait été chauffeur de bus. L’ancien élu socialiste François Pupponi dénonce, cette semaine, (1) "les leçons "d’antiracisme" données par nos élites", qui ont abouti à rendre la République vulnérable face aux islamistes. Ceux-ci sont aux portes du pouvoir dans certaines communes. "J’ai peur que Garges-lès-Gonesses ne devienne la première ville islamiste de France", écrit l’ancien maire de Sarcelles (Val d’Oise).
Dresser des listes d’entreprises présumées racistes est un procédé arbitraire indigne d’une démocratie équilibrée. Le gouvernement est mal venu de se plaindre de la violence des réseaux sociaux quand lui-même se prête aux intimidations sur la place publique dans des procès sans juges. Il est d’ailleurs paradoxal de défendre la non-discrimination pour certaines minorités quand, dans le même temps, le ministre de l’Intérieur décide autoritairement, dans la comptabilité des prochains suffrages aux municipales, d’écarter 96% des communes de la classification politique. La révolte des Oubliés est aussi celle d’une France périphérique qui n’en peut plus de subir l’injustice de la préférence immigrée. La non-discrimination que défend Marlène Schiappa est celle que promeuvent aussi les tenants du séparatisme ethnique et culturel : ils ont compris depuis longtemps que cet impératif permettait de justifier les repliements et les passe-droits. On peut comprendre Marlène Schiappa dans son désir de promouvoir les talents à égalité. Il est probable que de jeunes maghrébins méritants paient injustement la suspicion née du comportement de ceux qui refusent l’autorité de l’Etat. Mais plutôt que de dresser des listes d’entreprises en laissant croire qu’elles appliqueraient un odieux critère racial, il serait plus judicieux que le gouvernement publie l’inventaire des associations et de leurs mentors qui incitent les jeunes à refuser de jouer le jeu avec la République.
(1) Les émirats de la République, les Editions du Cerf