Un bon journaliste se doit d’être un artiste :
L’allure est dégagée et sans contrepartie,
Les mots sont débités de façon très laxiste,
La grammaire jetée tout entière aux orties.

Il convient que le poil, laissé en liberté,
Soit la marque intangible d’une grande aisance,
Le cheveu et la barbe sont habilités
A signer quelque naturelle suffisance.

Heureux qu’à la télé les odeurs soient cachées,
On peut subodorer tout de même un soupçon
De quelque puanteur plus ou moins accrochée
Aux aisselles suant ou bien au caleçon.

Il convient surtout que la précipitation
Soit la marque d’un esprit en ébullition
Que l’interlocuteur, astreint aux soumissions
De questions, ne souffre aucune contestation.

Échevelé, barbu, voilà ce qu’est l’image
De nos bons journaleux imposée à l’écran…
On m’a dit que, pareils, les trois vieux bons rois mages
Se sont voués au Christ tout en le consacrant. (6/02/16)