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Les cons gobent tout, c’est pour cela que nous aurons Macron.

, par  NEMO , popularité : 7%
NJ-Ile de France
Article de mi avril republié ! On vous le remet si des fois vous avez oublié !

Un débat de deuxième tour où l’attaquant était le tenant du titre, et le défenseur le challenger… le monde à l’envers de Macron.

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Audiard et sa tirade célèbre « les cons osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnaît », c’était avant Macron. Si Audiard avait connu Macron, il aurait plutôt fait dire à Lino Ventura « les cons gobent tout… c’est pour cela qu’ils auront encore Macron ».

Le problème de fond, c’est que dans ce débat, l’objectif de Marine le Pen, et cela s’est vu d’une manière criante, était moins de convaincre les Français de la porter au pouvoir que de faire oublier sa prestation calamiteuse de 2017. Pour reprendre une métaphore pugilistique, dans ce combat de boxe truqué, Marine le Pen, challenger, affrontait Macron, le tenant du titre, pour lequel il suffisait que le combat aille à son terme pour qu’il soit fatalement déclaré vainqueur par des juges-arbitres (99,99% des médias) à sa dévotion. Marine n’a pas compris que la seule manière de gagner était de mettre son adversaire K.O.

Pourtant, Macron, mercredi soir, était prenable. Fébrile, énervé, mal à l’aise, à deux doigts de « péter les plombs » pour peu qu’il ait eu en face de lui un adversaire déterminé à ne pas retenir ses coups - et croyez-moi, j’en connais un rayon dans le domaine de la joute verbale. Marine le Pen, et c’est d’autant plus rageant pour tous ceux qui avaient mis leurs espoirs en elle (mais pas moi, je l’ai souvent écrit ici), n’a saisi aucune des occasions que Macron lui offrait sur un plateau pour l’envoyer au tapis. Elle n’aurait peut-être pas été présidente, mais elle aurait au moins gagné le match.

Tenez, un seul exemple. Lorsque le séraphique Emmanuel, celui qui ose tout puisque les Français gobent tout, attaque avec un culot d’acier « Madame le Pen » sur le financement de sa campagne de 2017 par une banque Russe, il était tellement facile de lui rétorquer quelque chose dans le genre « quelle bonne idée, Monsieur Macron, de parler gros sous. Votre propre campagne, son financement par les GAFAM, par des milliardaires français, et même, mais ce sont les mauvaises langues qui l’affirment, par des oligarques algériens… Vous me parlez des russes, parlez-nous aussi des « Young leaders », dont vous faites partie, ces jeunes gens aux dents longues sélectionnés par Washington pour leur haut potentiel et qui pourraient s’avérer très utiles aux intérêts des USA. Éclairez aussi les Français sur l’équipe de consultants McKinsey qui a travaillé pour vous pendant cette même campagne et qui n’apparaît pas dans vos comptes, sans que la commission de contrôle des comptes de campagne n’y trouve d’ailleurs à redire, elle qui est si sourcilleuse lorsqu’il s’agit d’autres candidats. D’autant plus que le Sénat vient de publier un rapport plutôt gênant sur les renvois d’ascenseur qui auraient été pratiqués auprès de cette firme américaine, en particulier de toutes les informations sensibles qu’elle a pu recueillir (et fournir à nos « amis américains) grâce aux contrats généreusement accordés par votre administration. Et puis, tenez, dites-nous aussi comment vous vous êtes arrangé pour être à la tête d’un patrimoine aussi faible après tout ce que vous avez gagné dans votre carrière de financier, ou même en tant que président de la République. Vous, le Mozart de la Finance, vous seriez un très mauvais gestionnaire de votre propre argent ?
Moi, Marine le Pen, je serais l’obligée de Poutine, parce que seule une banque russe a accepté de financer ma campagne, après 60 refus de banques françaises et européennes, alors que je présentais toutes les garanties, mais vous, vous avez pu brader notre indépendance énergétique en favorisant en sous-main, avec la complicité de monsieur Pécresse, le mari de madame, et en passant par-dessus la tête du ministre de l’Économie de l’époque, Arnaud Montebourg, la vente de notre fleuron national, les turbines Arabelle d’Alstom, à General Electric, sous les fourches caudines duquel EDF doit maintenant passer si nous voulons assurer la maintenance de nos centrales nucléaires. »

Et il y avait tant d’autres occasions de faire exploser le pédant pompeux, sur l’idée même de la France, que Marine le Pen, trop concentrée sur l’image qu’elle voulait donner d’elle-même, et dont nous n’avons rien à faire, a manquées.

Marine le Pen va perdre, et d’une mauvaise manière. Je l’avais dit en 2017, je le répète aujourd’hui, Marine le Pen aurait dû quitter le RN et la politique après sa défaite. Nous n’en serions pas au même point qu’il y a 5 ans. Tout à reprendre, tout à construire, en espérant que le découragement n’aura pas définitivement atteint les Français qui espéraient encore un sursaut de leurs concitoyens. Mais les cons gobent tout, et je crains qu’il y ait toujours des Macron et un système pour tout oser, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.