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La France va-t-elle tuer ses barbouzes ?

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

DGSE-7

Michel Garroté, réd en chef –- Sur lepoint.fr, Jean Guisnel réagit aux modifications envisagées pour la Direction générale de la sécurité extérieure (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Curieusement, le récent rapport des trois sénateurs Daniel Reiner (PS), Jacques Gautier (UMP) et Gérard Larcher (UMP) intitulé « Le renforcement des forces spéciales françaises, avenir de la guerre ou conséquence de la crise ? » n’a pas provoqué de remous. Il propose pourtant carrément de retirer à la DGSE – Direction générale de la sécurité extérieure, les services secrets français – l’essentiel de ses moyens militaires et de ses outils de guerre informatique offensive.

La spécificité du service Action de la DGSE réside dans sa capacité à conduire des actions clandestines à différencier des activités des forces spéciales qui sont revendicables par le gouvernement français et à différencier des faits de militaires agissant sous leur propre identité et bénéficiant de ce fait des conventions de Vienne quand bien même ils seraient en tenue civile.

Les actions clandestines menées sous fausse identité, démarquées de l’État français, c’est-à-dire non traçables et non revendicables, qui sont le monopole du service Action de la DGSE. Les sénateurs notent également, ce qui est indéniable, que les militaires affectés au Commandement des opérations spéciales (COS) et ceux du service Action de la DGSE reçoivent une formation pratiquement identique.

Quelles unités conventionnelles supprimer ?

La loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit de renforcer le COS, créé après la guerre du Golfe, pour faire passer ses effectifs de 3’000 à 4’000 hommes. Les sénateurs estiment que ce ne sera pas le cas et que le COS ne saurait compter que sur un accroissement de 727 opérateurs au maximum. Ils admettent la volonté des chefs militaires de ne pas sacrifier la quantité à la qualité, et les difficultés dans lesquelles ils se trouvent de choisir quelles unités conventionnelles supprimer pour renforcer les forces spéciales.

Pour éviter ce dilemme aux trois chefs d’état-major (terre, air et marine) fournissant des effectifs au COS, les sénateurs proposent une réduction des capacités clandestines de la DGSE et une réaffectation au commandement des forces spéciales du personnel militaire ainsi libéré : dans un contexte de disette budgétaire, l’État ne peut se payer le luxe de dupliquer ses moyens et a le devoir de se poser ces questions.Et les sénateurs de réclamer, de la part du pouvoir exécutif, une réflexion sur les forces clandestines et qu’il tranche une bonne fois pour toutes la question récurrente et lancinante des moyens à réserver à celles-ci.

Actions clandestines

Sur le fond, les sénateurs estiment que des militaires n’ont pas à conduire des actions clandestines et réclament que celles-ci soient conduites par des civils. Ils réclament de ce fait ce qu’ils appellent la civilianisation des opérations clandestines de la DGSE. Ils développent sur ce point un argument curieux et particulièrement alambiqué, arguant que confier à des militaires des opérations clandestines suppose qu’ils n’échouent jamais. En effet, lors d’une opération ratée, le fait que les personnes compromises soient d’anciens militaires français signe de façon irréfragable l’identité du commanditaire. L’inverse n’est pas vrai : l’utilisation de forces spéciales à des fins d’action dans un pays étranger ne compromet pas les actions de la DGSE dans des missions d’action militaire qui ne sont pas leur vocation et qui, en cas d’échec, nuirait à leurs activités de renseignement et d’action clandestine.

Il est donc parfaitement limpide que les sénateurs proposent de reverser aux forces spéciales plusieurs unités du service Action, qui compte au total un peu plus de 800 hommes. Il s’agit du CPIS (Centre parachutiste d’instruction spécialisée) de Perpignan dont les effectifs et les moyens seraient attribués à la brigade des forces spéciales de l’armée de terre, du GAM 56 (56e groupe aérien mixte) qui serait fusionné avec l’escadron de transport 3/61 Poitou et du CPEOM (Centre parachutiste d’entraînement aux opérations maritimes) de Quélern (Finistère) qui serait amalgamé au commando Hubert des forces spéciales de la marine nationale.

Fait et cause pour le COS

Aux yeux des sénateurs, qui prennent fait et cause pour le COS au détriment de la DGSE, il conviendrait que le premier ne bénéficie pas seulement de moyens matériels et humains accrus, mais aussi de l’autorité de pouvoir adjudicateur, afin de pallier des procédures normales d’acquisition qui restent fondamentalement inadaptées aux besoins du COS. La volonté des parlementaires de faire valoir les intérêts du COS les conduit à pousser le raisonnement : après tout, qu’est-ce qui d’un strict point de vue de l’efficacité des deniers publics justifie que l’on accorde à la DGSE ce que l’on refuse au COS ?

La DGSE privée de capacités informatiques offensives ?

Les sénateurs ne roulent pas seulement pour le COS. Ils réclament que la DGSE soit également privée de ses moyens informatiques offensifs, afin qu’ils soient attribués aux armées. Depuis plusieurs années, les capacités informatiques offensives clandestines, dont la France revendique l’usage, sont l’apanage des services secrets. Grosses consommatrices de moyens humains, matériels et budgétaires, faisant l’objet d’investissements énormes, ces opérations attirent les armées. Nos sénateurs leur prêtent main-forte et demandent la création d’un commandement interarmées des opérations numériques : le fait que le gros des moyens techniques soit concentré au sein de la DGSE soulève des questions, en particulier sur la chaîne de commandement. L’action numérique impose en effet une coordination poussée entre les forces clandestines et l’état-major des armées et doit être pensée comme une action militaire, au même titre que les opérations spéciales.

Chef des armées

Les revendications de l’état-major des armées, reprises ici par les sénateurs sans recul excessif, sont à replacer dans un contexte budgétaire tendu. Malgré les assurances réitérées de François Hollande, chef des armées, la loi de programmation militaire 2014-2019 ne pourra pas être respectée. Dans cette perspective, chacun se repositionne, pour tenter de dépouiller l’un pour remplumer l’autre, c’est de bonne guerre ! Pourtant, les deux propositions centrales des sénateurs ont déjà fait l’objet d’arbitrages secrets, dès 2012. Hollande avait alors décidé, quelques semaines après son arrivée, de maintenir le statu quo. Les sénateurs et le COS paraissent convaincus qu’il serait susceptible de changer d’avis(fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Reproduction autorisée avec mention :

M. Garroté réd chef www.dreuz.info

Sources :

Lepoint.fr :

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/le-senat-veut-priver-la-dgse-d-une-part-importante-de-ses-moyens-11-06-2014-1835082_53.php

Lire (ou relire) également mon dernier article sur la DGSE et la DGRI :

http://www.dreuz.info/2014/05/espion-mode-demploi-dgsi-et-dgse/


Voir en ligne : http://www.dreuz.info/2014/06/la-fr...