Michel Garroté, réd. Chef — Le ministère français des Affaires étrangères s’est refusé ce mercredi à tout commentaire sur l’enquête en cours en Algérie sur l’assassinat de l’otage français Hervé Gourdel. Hier mardi, le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, avait indiqué que les premiers éléments de l’enquête avaient permis d’identifier certains des membres du groupe terroriste algérien Jund al-Khilafa, lié à l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) et qui a revendiqué le rapt mené le 28 septembre.
La présidente du Parti des travailleurs algériens accuse la France d’exploiter l’assassinat de l’otage français Hervé Gourdel. Un ancien militaire va même jusqu’à affirmer que « cet enlèvement est monté de toute pièce par les services secrets français ».
Louisa Hanoune, proche du régime au pouvoir et présidente du Parti des travailleurs algériens, soupçonne la France d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement de l’otage français Hervé Gourdel. Lors d’une conférence de presse organisée vendredi au siège de son parti, elle s’est interrogée sur « cette opération d’enlèvement ».
« Nous ne sommes ni des niais ni des dupes. Personne ne peut nous duper », a-t-elle affirmé, avant de lancer : « Pourquoi l’Algérie ? Les Français sont bien éparpillés à travers le monde. Pourquoi on a choisi spécialement l’Algérie dont l’Etat refuse de participer à la coalition internationale et refuse d’intervenir militairement en Libye malgré les pressions françaises, américaines et européennes ».
D’après elle, « il n’y a pas de hasard en politique ». Louisa Hanoune se demande comment les médias français disposent de tant d’informations sur les terroristes qui ont décapité Hervé Gourdel. « D’où ils savent qu’ils sont Algériens ? Les médias algériens doivent aussi faire leur rôle et poser des questions », a ajouté Louisa Hanoune dont l’intervention a été diffusée sur la télévision algérienne.
« On veut nous faire croire que Daesh est en Algérie. Il n’y a pas de Daesh en Algérie. Il y a des groupes terroristes ici et là mais qui sont encerclés par l’armée. Mais point de Daesh en Algérie », a-t-elle lancé.
De son côté, l’ex-militaire algérien Ali Zaoui ne croit pas du tout à la version donnée par les autorités françaises. D’après lui, cet enlèvement a été monté de tout pièce par les services secrets français. Cette opération viserait à pousser l’Algérie à s’ingérer militairement dans la région et contre l’Etat islamique.
« Pour moi, cet enlèvement est monté de toute pièce par les services secrets français. La France veut forcer l’Algérie à s’ingérer militairement dans la région et notamment en Libye (…) Les Français veulent resserrer l’étau sur l’Algérie et lui forcer la main pour entrer dans ces conflits, surtout après la création de la coalition pour lutter contre l’Etat islamique (EI) », a-t-il déclaré au quotidien Le temps d’Algérie.
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