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L’Assassinat de DARLAN

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Cet article provient d'une édition antérieure de NJ.

Après avoir rapporté cet article de Jean Claude PEREZ je me suis replongé dans tout ce que j’ai comme documents concernant cette triste page de l’histoire de France.

On y retrouve un très grand nombre de noms plus ou moins prestigieux.

Du général de Gaulle au malheureux Fernand Bonnier de la Chapelle, jeune illuminé manipulé de vingt ans, en passant par le comte de Paris, l’abbé Cordier, Henri d’Astier de la Vigerie et son fils Jean Bernard, ami intime de Bonnier, le général François d’Astier de la Vigerie, homme lige de de Gaulle à Londres, envoyé à Alger avec l’autorisation de Churchil à la demande de de Gaulle pour prendre la situation en mains, Mario Faivre, Robert MURPHY............etc.

Si l’on veut avoir une idée très proche de la vérite, concernant "qui a tué DARLAN", le meilleur ouvrage à lire est très certainement le livre d’Alain DECAUX, "Morts pour Vichy" Aux éditions PERRIN

Pour ma part, la responsabilité directe ou indirecte de de Gaulle et du Comte de Paris me semble ne faire aucun doute.

Mais des ouvrages sont encore en cours d’élaboration sur le sujet.

L’assassinat de l’ Amiral DARLAN restera certainement une des énigmes de cette période du débarquement "américain " en Afrique du nord.

L’ Assassinat de DARLAN et la mort programmée de l’Algérie Française

Première réflexion :
Le rôle joué par cette confédération intersyndicale nous aide à mieux comprendre l’action du député-maire d’Alger en faveur de la rébellion algérienne.

Car, ne l’oublions pas, et il est important de le marteler avec entêtement, l’action de la CISL s’inscrivait dans le droit fil des activités imputables aux services de renseignement américains en Algérie.
Or Jacques Chevallier, nous le prétendons une fois de plus, n’était qu’un chargé de mission de ces mêmes services.

Deuxième réflexion :

En effet, cette seconde réflexion va vous faire toucher du doigt une réalité historique qui a contribué grandement à la mort de l’Algérie française, car elle révèle comment certains attardés mentaux ont participé activement à l’assassinat des départements français d’Algérie... au nom de l’anti-communisme.

Au mois de décembre 1942, la veille de Noël, l’amiral Darlan fut assassiné à Alger. Il était arrivé sur ce territoire avant le débarquement anglo-américain du 8 novembre de la même année.

Il rendait visite à son fils malade et soigné à l’hôpital militaire Maillot situé boulevard de Champagne à Bab-El-Oued..(souffrant d’une pancréatite aigüe à laquelle il ne survécut pas)

Le lendemain de son arrivée, la presse quotidienne d’Alger publiait son discours. Je me souviens encore d’avoir lu en première page de ces journaux un extrait de sa déclaration que j’ai rappelé dans mon précédent livre :

"L’empire sans la France n’est rien , la France sans l’Empire n’est rien"

L’amiral s’identifiait avant tout à un farouche adversaire des Britanniques depuis le drame de Mers-El-Kebir, survenu le 3 juillet 1940, au cours duquel une partie importante de l’escadre française de la Méditerranée fut détruite et1300 marins tués.

En raison de cette hostilité qu’il éprouvait à l’égard del’Angleterre, il représentait l’homme dont avaient besoin les Américains et en particulier le diplomate Robert Murphy.

Je rappelle que celui-ci était à Alger le représentant personnel du président Roosevelt.

Darlan fut abattu par l’intermédiaire d’hommes de main d’Alger, Pieds-Noirs que l’on n’appelait pas ainsi à cette époque, auxquels s’étaient associés des gens venus d’ailleurs. Ces derniers avaient reçu la mission de prendre le contrôle de ces comploteurs occasionnels. Nous voulons dire plutôt de ces comploteurs d’ occasion. Ce drame, qui tua l’Algérie française, ne fut motivé en réalité que par une seule volonté : celle d’éliminer un obstacle majeur à l’arrivée du général De Gaulle à Alger.

Car l’ambiance n’était pas favorable en Algérie, dans les milieux qui préparaient le débarquement des alliés sur ce territoire, à l’installation de celui que l’on n’appelait pas encore l’homme de Colombey.

A l’appui de cette dernière affirmation il nous parait opportun de relater un évènement peu connu.
En tout cas, peu commenté.
Avant le débarquement anglo- américain, le général Mast occupait le poste d’adjoint au commandant du XIXe Corps d’armée, dont le siège était place Bugeaud à Alger.

Auprès de lui le lieutenant-colonel Jousse remplissait les fonctions de major de garnison.

Ces deux officiers ont joué un rôle déterminant, grâce à leurs contacts avec l’armée américaine et surtout avec le diplomate Murphy, dans la préparation du débarquement des alliés en Afrique du nord française.
Plus particulièrement en Algérie.

Quelques semaines avant le 8 novembre 1942, les principaux conjurés d’Alger furent convoqués par le général Mast pour être tenus informés du point de la situation.

Presque tous manifestèrent avec hargne et vigueur leur répugnance à l’égard de la présence éventuelle à Alger du général De Gaulle.

Le général Mast éprouva en conséquence la nécessité de les rassurer :
« Je vous donne ma parole d’honneur que ni De Gaulle ni les Anglais ne mettront les pieds en Afrique du nord française ».

La naïveté atteint parfois de ces sommets !

Mais le général Mast n’était pas un officier capable de se rebeller contre le gouvernement légal de la France. Pour lui, la hiérarchie et la loyauté représentaient des vertus inaliénables.

En conséquence il intervenait, dans ses contacts avec les Américains, en subordination directe d’un officier général qui faisait partie du gouvernement de Vichy.

A l’appui de cette affirmation soulignons que, dans les semaines qui ont précédé le 8 novembre 1942, un contact ultra-secret, à finalité opérationnelle, fut établi par le général Mast avec le cabinet militaire du maréchal Pétain, par l’intermédiaire d’un officier supérieur d’Alger.

Celui-ci, le colonel Raymond, commandait à cette à époque le 45ème Régiment des Transmissions cantonnées dans une caserne de Maison- Crrée, à l’est d’Alger. Il était originaire d’Etroussat, un village de l’Allier, tout près de Vichy.

Sa mère gravement malade vivait ses derniers instants.

Le colonel Raymond sollicita du général Mast une permission exceptionnelle dans le but de se rendre au chevet de celle qui lui avait donné le jour.

Le général Mast accorda évidemment la permission sollicitée. Mais il n’hésita pas à saisir l’occasion de confier une mission au colonel Raymond, en raison de la proximité du village d’Etroussat avec la ville de Vichy.

Cependant, par loyauté, il le prévint de la nature ultra-confidentielle et risquée de cette mission. Il lui précisa d’ailleurs que rien ne l’obligeait à l’accepter.

Sans hésiter le colonel Raymond manifesta son accord. Voici la mission :

« Puisque votre maison familiale se situe tout près de Vichy et malgré la peine intimeque vous éprouvez, je vous demande de vous rendre auprès du général Verneau qui fut naguère votre chef et qui fonctionne, comme vous le savez, tout près du maréchal Pétain. Dites-lui tout simplement, qu’ici à Alger TOUT EST PRÊT et que, comme convenu, nous attendons SON FEU VERT pour déclencher l’opération ».

La mission fut remplie. C’est-à- dire que le contact fut établi. Cependant dans un premier temps le général Verneau avait pris la précaution d’imposer silence au colonel Raymond. Il avait exigé que le message du général Mast lui fut transmis loin « d’éventuelles oreilles indiscrètes ».

En conséquence, il s’invita à déjeuner à Etroussat, dans la maison même du colonel Raymond. C’est là qu’il prit connaissance, en toute sécurité, du message laconique du général Mast.

Manifestant sa joie avec enthousiasme il donna immédiatement sa réponse, dépourvue de toute équivoque : « Bravo ! Allez-y ! . Foncez ! Que Dieu vous garde ! »

Pour le colonel Raymond, ainsi que pour le général Mast, cet ordre opérationnel de faciliter par tous les moyens le débarquement américain en AFN et par cette décision d’engager à nouveau l’empire français dans la guerre, ne pouvait pas avoir été donné sans l’accord préalable du maréchal Pétain.

Cette décision du général Verneau se situe d’ailleurs à l’origine de son arrestation par la Gestapo en 1943. Il mourut à Buchenwald en 1944 à l’âge de 64 ans.

Quant au lieutenant-colonel Jousse, major de garnison à Alger, il joua un rôle plus direct dans les opérations d’appui au débarquement des Américains à Sidi- Ferruch. Il disposait du concours, parmi d’autres évidemment, d’un avocat d’Alger, maître Goutermanoff. ++++

Mais l’opération du 8 novembre 1942 ne se déroula pas, au tout début, selon le plan prévu.

Des impondérables, un manque de coordination, de mauvais renseignements ont fait craindre au colonel Jousse, à un moment donné, que l’affaire fût compromise.

Manifestant une incertitude quant à l’attitude à observer dans ces conditions, très soucieux de la vie et de la liberté de ses hommes, il demanda son avis au lieutenant de réserve Goutermanoff.

II fut rassuré et surtout réconforté par le comportement énergique de son subordonné et la mission fut remplie jusqu’à son terme.

Il manifesta dans les heures qui suivirent, à titre privé et confidentiel, sa reconnaissance à son adjoint, qui avait réussi en temps voulu à le dissuader de prendre une décision regrettable.

Ces deux hommes n’eurent jamais plus l’occasion de se rencontrer... Jusqu’au mois de juin 1962, à l’occasion du procès Salan.
Le général Jousse faisait partie des juges du tribunal.
Goutermanoff était l’un des avocats chargés de défendre celui qui fut notre chef.

Un seul regard fut échangé entre les deux anciens frères d’armes du 8 novembre 1942.

Le général Jousse, ainsi d’ailleurs que le professeur Pasteur-ValéryRadot, votèrent les circonstances atténuantes. Le général Salan sauva sa tête.

Ceux qui ont tué Darlan, qui ont réussi à convaincre le jeune Bonnier de La Chapelle d’assassiner l’amiral et qui, lui, fut fusillé, ceux qui l’ont armé et qui l’ont conduit sur les lieux du crime, ne l’ont fait que pour le compte du général De Gaulle.

Ils l’ont fait en pleine connaissance de cause.

Si ce dernier a déployé la carrière que l’on connait, c’est avant tout grâce à cet assassinat. Car si l’amiral Darlan n’avait pas été abattu par ces sicaires télécommandés de Londres, De Gaulle aurait probablement bénéficié d’une retraite de général de brigade.

Et l’Algérie française serait peut- être encore vivante de nos jours.

Imaginez-vous que parmi ces participants à l’assassinat de l’amiral, certains se sont trouvés discrètement, très discrètement, compromis plus tard dans nos activités « Algérie française » et même un tout petit peu dans l’OAS.

Voici la justification qu’ils proposent, aujourd’hui encore, de leur action mortelle pour notre terre :

« Si nous n’avions pas tué Darlan, le général De Gaulle aurait été dédaigneusement abandonné sur une voie de garage par les alliés occidentaux.

Dans cette éventualité, il n’aurait eu d’autre recours que de se rallier à Staline, qui l’aurait accueilli à bras ouverts.

C’était, pour plus tard, un danger de soviétisation de la France ».

De deux choses l’une :

- ou bien ils nous prennent pour des arriérés mentaux,
- ou bien ils le sont eux-mêmes à un niveau qu’il paraît difficile d’étalonner aujourd’hui encore.

Qu’ils aient au moins le cran et en même temps l’honnêteté d’admettre leur crime et de dire qu’ils ont été manoeuvrés comme des pantins, par des individus qui savaient fort bien ce qu’ils voulaient.

Qu’ils ne s’exhibent pas, aujourd’hui encore, comme des donneurs de leçons.

Qu’ils n’abusent pas de la crédulité imbécile de certains responsables de publications qui leur font la vie belle avec une indulgence béate d’ignares bien intentionnés.

Que vient faire cette relation dans ce chapitre consacré à l’intervenant tactique marxiste- léniniste ?

Elle nous permet de comprendre l’argumentation spécieuse dont Jacques Chevallier a fait usage après l’indépendance, pour justifier son ralliement au FLN.
Il fallait, prétendait-il, empêcher l’Algérie nouvelle de devenir
soviétique !
Il fallait interdire aux forces armées du pacte de Varsovie d’installer des bases militaires au sud de la Méditerranée.
Il importait donc, selon son argumentation, d’abandonner au plus vite l’Algérie et ne pas s’entêter à la garder française.

En camouflage de ses convictions, il a proposé, à un moment donné et ouvertement, une solution fédérale. C’est-à-dire que la France avec l’ensemble de ses provinces métropolitaines d’une part, et l’ensemble des départements français d’Algérie d’autre part, devaient conserver un lien fédéral.

Or cette solution ne pouvait s’appuyer sur aucune base institutionnelle car la France n’était pas une république fédérale.

En réalité cette attitude correspondait à un traquenard grotesque, élaboré pour accéder à l’indépendance.

Un double leurre fut agité de cette manière en Algérie.
Le leurre socialo-communiste destiné à occulter l’identité tactique ethnico-religieuse du conflit qui s’y déroulait. Mobiliser par ce biais et grâce à lui des appuis progressistes et socialo-communistes français et internationaux.

Et paradoxalement aussi le leurre du « danger soviétique » pour accélérer l’avènement de l’indépendance dans le but allégué d’interdire l’implantation de la « dictature des communistes » en Algérie.

Donc, prétendaient-ils, pour éviter l’implantation des Soviets en Algérie, il faut arrêter la guerre. En acceptant de la perdre.

Au plus vite.

Jean-Claude PEREZ

Extrait de « L’Islamisme dans la guerre d’Algérie » chez Dualpha
(1) Vérités tentaculaires sur l’OAS et la guerre d’Algérie