Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

EVENEMENTS ACTUELS

, par  Suzanne de Beaumont , popularité : 4%
Cet article provient d'un membre ou soutien de NJ, il(elle) s'exprime ici. Vous pouvez vous aussi nous soumettre vos textes.

EVENEMENTS ACTUELS

Les évènements actuels en Israël me ramènent en arrière, très loin pour beaucoup d’entre vous, en 1945. J’étais en cinquième, à 12ans, au lycée de Blida en Algérie. A l’époque le collège était réservé à ceux qui avaient un peu de mal à suivre le niveau des classes du lycée. Ils allaient au collège pour passer le brevet élémentaire à l’âge de 15 ou 16ans. Ils connaissaient bien le français et l’orthographe, mieux que ceux qui passent le baccalauréat aujourd’hui.

Pour fêter la fin de la guerre, tous les élèves de tous les établissements scolaires étaient invités, un dimanche, à se rassembler sur la place d’armes à partir de dix heures. Bien sûr, je m’y trouvais avec tous les jeunes de Blida, ainsi qu’un grand nombre d’adultes.

Vers 11heures le commissaire de police à ordonner à tout le monde présent de se sauver. Les élèves étaient dirigés, en courant vers le lycée à proximité de la place. Les filles d’un côté de l’établissement, les garçons de l’autre côté. Le lycée était construit de telle façon qu’il y avait le côté des filles et celui des garçons. Les classes n’étaient mixtes qu’en terminale scientifique.

Chacune et chacun rejoignait sa salle de classe. De mon côté, des filles, les volets des classes qui donnaient sur un ravin avaient été fermés d’urgence avant notre arrivée. On a entendu quelques cailloux, très peu, taper dans les volets de bois. Nous sommes restés moins d’une heure dans le lycée et nous avons été autorisés à repartir chacun chez soi normalement, c’es-t-à dire sans accompagnement particulier. La sécurité était assurée pour tous même dans le quartier arabe fort de 50.000 habitants.

En sortant du lycée nous avons appris qu’il y avait eu une révolte en Kabylie, des enfants et des adultes assassinés en pleine ville à Sétif.

Par la suite la radio nous a informé que la répression avait sévère et que des avions anglais avaient été utilisés pour bombarder des douars rebelles. Il y avait eu quelques centaines de morts.

Aujourd’hui les algériens parlent de centaines de milliers de morts en Kabylie en 1945, sans aucune preuve, alors que les archives militaires françaises, soigneusement cachées, pourraient rétablir la vérité.

Les jeunes algériens apprennent à l’école à mépriser et à détester la France, mais ils sont au moins cinq millions à vivre en France qu’il déteste et méprise. Il y a eu un ministre algérien qui a dit que l’Algérie avait son mot à dire sur la politique de la France, parce que tous ces algériens qui vivent en France ont la double nationalité. Il faudrait poser la question à monsieur Darmanin notre ministre de l’intérieur, pour savoir si son grand-père a ou pas la double nationalité.

Pour moi, j’avais des nouvelles comme tout le monde, mais en plus j’ai entendu un médecin raconter ce qu’il vivait. Ce médecin était un médecin militaire, pas du tout pied noir, un ami de mon père qui lui avait proposé de venir à la maison en dehors de ses heures de service. J’ai entendu cet homme dire qu’il était horrifié par ce qu’il était obligé de faire.

Avant de rendre aux familles les corps des non musulmans assassinés il lui fallait reconstituer ces corps sur lesquels des familles musulmanes s’étaient acharnés, il disait surtout les femmes. Pour que vous compreniez bien ce qu’une fillette de 12ans a entendu il faut vous en dire un peu. Les cadavres d’hommes, le sexe coupé et fourré dans la bouche, empalés par des branches d’arbres. Les cadavres de femmes et d’enfants les seins coupés, les sexes déchirés empalés de branches d’arbre, surtout les fillettes, et j’en passe….

Voilà pourquoi les évènements actuels d’Israël me ramènent à mon enfance. La barbarie a toujours existée dans le monde, mais le monde occidental avait fait reculer ces pratiques que le monde arabe remet à l’ordre du jour.