Pour donner intérêt à ce que l’on écrit,
Il faut l’appâter, nous dit-on, de confiture,
De tout ce qui en fait de jolies garnitures,
Ce n’est que par elles qu’au texte l’on souscrit.
La culture en effet n’exige plus d’effort,
Il faut l’agrémenter d’images, de breloques,
Et de colifichets qui enfin interloquent
Les esprits retranchés dans leur chiche confort.
Il faut les titiller par le superficiel,
Ce qui est ostensible, ou mieux, ostentatoire,
Dans le surajouté en superfétatoire,
Texte suspendu à ce qu’on juge essentiel.
L’œil deviendrait le stimulus de la pensée,
Mais le regard s’accroche à l’épiphénomène :
En lui donnant le statut de prolégomène,
On en fait de l’esprit toute la panacée.
Et partout désormais prévaudra le clinquant,
Le livre éhontément est jeté aux orties,
La déculturation est dans cette apathie
Qui nous entraîne au pire de l’inconséquent. (29/05/14)