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C’est dit : je n’aime pas Fillon !

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France
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Je n’aime pas Fillon, et ce n’est pas d’aujourd’hui. Les « révélations » hypocrites sur son train de vie, ses petites mesquineries costumières et les emplois pseudo-fictifs de sa famille, je l’ai déjà écrit, je m’en bats les flancs ! Non, si je n’aime pas Fillon, c’est parce que son attitude passée me fait douter sérieusement de sa capacité à « enchanter » l’avenir de notre cher et vieux pays.

Moi, que voulez-vous, un bonhomme qui, vexé d’avoir été battu à l’élection pour la présidence de l’UMP –alors qu’il croyait que c’était dans la poche-, n’hésite pas à risquer l’explosion de son parti plutôt que de reconnaître sportivement qu’il s’est fait baiser dans les grandes largeurs, ce n’est pas bon signe. Cette attitude de mauvais joueur, son impréparation face au Pénélope gate, son invraisemblable histoire de costumes offerts il y a moins d’un mois, démontreraient plutôt que Fillon, avec une tendance récurrente à sous-estimer ses adversaires, ne sait ni anticiper, ni tirer les leçons de ses revers. Ce qui, convenez-en, est plutôt fâcheux lorsque l’on veut présider aux destinées d’un pays aussi versatile que la France.

Et j’aime encore moins chez Fillon « gentleman farmer », cette contradiction patente entre son élégance vestimentaire et son inélégance morale. Un homme d’État, ce doit être un tout. Pour moi, l’épisode de la séance inaugurale de la dernière assemblée nationale de 2012 l’a totalement et définitivement disqualifié ! Petit rappel.
La tradition « républicaine » veut que lors de la première réunion de l’assemblée élue ce soit le doyen et le benjamin des députés qui en assurent la présidence et la vice-présidence. A l’occasion du vote pour la constitution du bureau, chaque député monte à la tribune, dépose son bulletin et serre la main du président et du vice-président – il s’agissait de François Scellier et de Marion Maréchal le Pen. Fillon est passé furtivement devant MMLP en l’ignorant, pour aller serrer la main du seul président. C’est à mes yeux d’une grossièreté insupportable…
Et je n’insiste pas sur les déclarations plutôt surréalistes de notre moralisateur démoralisé, à propos des ennuis judiciaires de Sarkozy ou de Juppé, sur son déjeuner avec son "ami" Jean-Pierre Juillet - on ne tire pas sur une ambulance.

Il y a cependant, chez Fillon, et pour en revenir au seul intérêt qui compte, celui de la France, une autre contradiction, bien plus inquiétante, entre son discours de fermeté et sa pratique. C’est que, quand on est de droite, la moindre des choses, c’est d’être droit. Alors on ne déroule pas le tapis rouge à NKM pour essayer de récupérer des voies bobos qui de toutes façons n’iront pas à lui, on n’exhibe pas dans ses meetings des Raffarin usés jusqu’au trognon pour faire les yeux doux à la droite molle, on ne s’aplatit pas devant un Jean-Christophe Lagarde et une UDI prêts à le lâcher pour un plat de lentilles. On ne fait pas monter le peuple aux barricades contre les abus (réels) de certains magistrats qui n’ont plus grand-chose à voir avec la justice, pour l’abandonner au moindre article désapprobateur de médias dont il devrait se moquer comme de son premier costume Arnys.

Et surtout, surtout, on ne se trompe pas d’ennemi. Les « futurs cocus » qui ont porté Fillon à la tête des primaires de Droite n’ont pas donné pour mission à leur champion de combattre à mort le Front National. Les électeurs de droite, en gros ceux qui supportent les fantaisies des électeurs de gauche et paient les factures, en ont assez des socialistes, des centristes, des gauchistes, des écolos et de tous ces pères et mères la vertu qui nous pourrissent la France depuis des décennies. Que Fillon continue à faire le grand écart, et une bonne partie d’entre eux franchira le Rubicon (et le Rubicon, ce ne sera pas Macron).

Marine le Pen présidente ? Les rieurs commencent à rire jaune.