Je suis bougon, je n’y peux rien, c’est dans mes gènes
Et tant pis pour les personnes que cela gêne :
Depuis ma plus tendre enfance je suis ainsi,
Faudrait-il en avoir vraiment quelque souci ?
Je me souviens toujours qu’en classe maternelle,
Me rencontrant dans l’escalier sous la tonnelle,
La bonne sœur de l’Institution Sainte Agnès
M’interpella en grande dame patronnesse :
"Bonjour, Alain ! fais moi un petit sourire !"
Mais de quoi se mêlait-elle pour le prescrire ?
Et moi de répondre " je ne sais pas les faire !"
Je m’en souviens, j’en refroidis l’atmosphère.
Je suis bougon : j’entre vite dans ma coquille :
Et mon humeur faudrait-il que je la maquille ?
Le visage fermé, c’est un non-recevoir
Que j’adresse à tous ceux que je ne veux plus revoir.
Je suis bougon : faudrait-il que j’en sois marri ?
Certes le cercle de mes amis dépérit…
Et quand la solitude pèse alors sur moi,
Hélas ! Me voilà pris de turbulents émois. (3/10/16)