Je réagirai plus longuement aux élections européennes et à leurs conséquences ã mon retour en France, ce qu’il me semble possible d’en dire dans l’immédiat est que s’est manifesté partout un rejet puissant de l’Europe telle qu’elle se construit.

La confiscation de la démocratie, le pouvoir placé aux mains d’une caste technocratique, la promulgation par cette élite de règles toujours plus complexes et plus nombreuses, cela n’est plus accepté. La volonté de détruire les identités nationales ou, au moins, de les éroder, n’est plus acceptée non plus. Mais il y a aussi derrière tout cela une immense angoisse face au déclin économique, géopolitique et démographique de l’Europe, face à la montée en puissance de populations musulmanes pas toujours intégrées, face à la prolifération de zones de non droit. Il en résulte des crispations diverses.

Au Royaume Uni, elles ont pris la forme de l’UKIP de Nigel Farrage, un mouvement néo-thatcherien, en Grèce, elles ont permis la montée en puissance d’un parti nazi, Aube dorée et d’une extrême gauche marxiste radicale. En France, elles se sont traduites par un Front national devenu premier parti de France, avec un programme nationaliste et largement socialiste.

Ce qui caractérise les technocrates est que lorsqu’ils déraillent, ils ne s’arrêtent pas

L’Union Européenne pourrait sembler moribonde, elle ne l’est pas. Ce qui caractérise les technocrates est que lorsqu’ils déraillent, ils ne s’arrêtent pas. L’Europe est sinistrée en tout cas, et entrée dans une phase de turbulences qui ne peut que s’accélérer. Les civilisations qui s’éteignent traversent toujours ce genre de moments, et je pense que l’Europe s’éteint. Lentement. Surement.

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Pour la France précisément, je ne vois pas d’issue. Le parti socialiste est en ruines. L’UMP se disloque. l’UDI ne va guère mieux. Seul le Front National va bien. Mais il ne présente ou propose aucune issue à même de susciter un sursaut et de permettre un redressement en prise avec le monde tel qu’il est. Les idées et la compréhension du monde sont aux abonnés absents.

J’ai achevé un livre qui est un diagnostic complet. J’y explique en détail que nous sommes soumis à une hégémonie d’idées destructrices, que les vecteurs des idées destructrices ont détruit les alternatives à leurs idées et que ce qui reste dès lors est une situation d’anomie, abolition de tous les repères qui permettent à une société d’avancer et de fonctionner.

Le livre devait sortir fin avril. Des ennuis d’édition font que seuls quelques dizaines d’exemplaires ont été vendus, que j’ai réservés à mes amis israéliens. Il sera en vente en librairie en France en septembre et peut être commandé sur Dreuz, qui transmettra. En septembre, le livre n’aura, j’en suis hélas certain, pas perdu de son actualité, au contraire.

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