Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe
Depuis le 1er janvier 2015, une contribution patronale aux organisations syndicales a été mise en place au taux de 0,016 %. Elle apparaît sur la fiche de paye et s’ajoute à la vingtaine d’autres charges patronales. Le gouvernement oblige donc les salariés du privé à financer des organisations syndicales qui non seulement ne les représentent pas mais, en plus, défendent les privilèges du secteur public et s’opposent systématiquement à la moindre tentative de réforme.
Plusieurs rapports dont celui du député Nicolas Perruchot ont révélé des pratiques mafieuses au sein de plusieurs syndicats français. Au nom de quel principe peut-on obliger les salariés du privé qui croulent sous les prélèvements obligatoires à financer aussi les syndicats français ?
On aurait dû rappeler que sur plus de cinq milliards d’euros de budget des syndicats, plus de quatre milliards proviennent de sources publiques, c’est-à-dire l’argent des contribuables. Ou bien que seulement 4 % de ceux qui travaillent dans le privé sont encore syndiqués, le gros des troupes étant fourni par des fonctionnaires et autres agents publics ou para-publics ; ceux qui sont protégés et privilégiés.
Au total, on estime à 7 % le nombre de syndiqués en France alors que ce taux était de 50 % en 1949.
Et la chute ne cesse de continuer.
Elle existe aussi dans de nombreux pays étrangers mais pas comme en France. Même des pays « ultra-libéraux » comme le Royaume-Uni et les États-Unis n’ont pas connu un effondrement aussi spectaculaire des syndicats. En Amérique, on est à plus de 11 % de syndiqués tandis qu’au Royaume-Uni, le taux est de 25,6 %, plus de trois fois plus qu’en France.
C’est dans ce contexte que, la semaine dernière (Article de 2015, NdlR), deux syndicats ont choisi leur nouveau leader. À la CGT, Philippe Martinez a été élu avec un score soviétique (93,4 %) tandis que Jean-Claude Mailly a été reconduit à la tête de FO pour un quatrième mandat consécutif.
Ces deux syndicats sont l’exemple parfait de l’incapacité de se réformer et de la chute massive du nombre de syndiqués.
Les effectifs de la CGT sont passés de 1,9 million à (officiellement) 690 000 en 2012. En réalité, on estime à moins de 500 000 personnes le nombre de cotisants.
FO a subi pratiquement la même érosion sur la même période avec un nombre de syndiqués divisés par quatre : on estime à 300 000 leur nombre en 2012.
Et ce n’est pas le dogmatisme idéologique qui va attirer davantage de syndiqués. L’argent des contribuables les sauve de la faillite totale alors que ces deux syndicats sont les pires ennemis des travailleurs.
C’est une situation inadmissible.
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