Il a le geste court comme un vicieux radin,
Refermé sur lui-même et happant un peu d’air
Qu’il doit respirer pour se faire moins badin
En se donnant l’allure d’être encor leader.
Il va à la pêche des mots qui lui échappent,
Replongeant aussitôt le nez dans ses papiers,
Le souffle saccadé d’un petit chien qui jappe,
Le regard tristounet de quelque va-nu-pieds.
Le moteur hoquetant de vieille deux chevaux
Manque toujours hélas du meilleur carburant :
On la sait près de verser dans le caniveau,
Le pupitre alors sert de secours récurrent.
De petits coups d’épaule ajustent l’équilibre
Qu’il perd facilement en ses divagations,
Et le voilà ainsi rendu un peu plus libre
Pour mieux contrôler son débit d’élocution.
Le pire chez lui est qu’il veut toujours parler,
Mais le ton mortifère est loin d’être guerrier,
Et devant les Armées, ses vœux tout éculés,
Ont tout de la saveur d’un mets fort avarié. (14/01/16)